Trottinettes: Lime obtient enfin son permis d’opération à Montréal
Après des semaines de tergiversation, les Montréalais verront bientôt défiler dans leurs rues de petits engins sur deux roues de couleur vert lime. L’entreprise américaine de trottinettes électriques Lime a reçu lundi son permis pour opérer sur le territoire de Montréal.
Le gouvernement du Québec avait approuvé en juin dernier la mise en place d’un projet pilote dans la métropole pour régir l’implantation de ces appareils. Si le lancement de ce projet s’est fait le 6 juillet, Lime n’avait toujours pas obtenu son permis de la Ville de Montréal.
Contactée par Métro à la fin du mois de juillet, la compagnie avait confié subir des pertes financières quotidiennes en attendant l’approbation de la Ville.
«Chaque jour perdu a un coût pour l’entreprise, donc nous espérons que la Ville va pouvoir procéder rapidement pour que nous puissions opérer très bientôt à Montréal», confiait alors le directeur principal du développement de la marque Lime, Christopher Schafer.
Mobilité
Appelée à réagir en mêlée de presse mercredi soir, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a tenu à rappeler les règles à suivre.
«C’est une offre de mobilité, on trouve ça fort intéressant, a-t-elle convenu. Mais il y a aussi beaucoup d’impacts négatifs liés à ces nouvelles formes de mobilités. Et pour s’assurer de ne pas faire comme à Paris ou ailleurs, on a décidé de mettre des règles très, très strictes.»
«Si elles ne sont pas respectées on pourrait même enlever le permis» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
Les trottinettes électriques se multiplient à travers le monde. À Paris, elles circulent depuis juin 2018. Plusieurs accidents ont d’ailleurs eu lieu à bord de ces engins en France autorisées par le ministère devront toujours circuler sous la limite des 20 km/h.
«Ce sont des appareils beaucoup plus vulnérables aux chutes qu’un vélo», rappelle la présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau.
Nouvelle offre
Dans un communiqué rendu public mercredi, le directeur général de Lime pour l’Est du Canada, Michael Markevich, a fait part de la satisfaction de l’entreprise.
«Nous sommes ravis de proposer aux résidents et aux visiteurs de Montréal une nouvelle option de transport sécuritaire, durable et respectueuse de l’environnement.»
Dans la métropole, l’implantation des trottinettes se fera en premier lieu dans les arrondissements de Ville-Marie, de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.
La compagnie n’a pas voulu confirmer le nombre d’appareils qu’elle souhaite mettre en place dans la ville.
Manque d’espace?
À Montréal, on pourra garer ces appareils dans des aires de stationnement aménagées au coin des intersections. Un total de 239 places sont prévues. Dans Ville-Marie uniquement, une centaine de ces espaces doivent être installés pour accueillir les trottinettes.
L’organisme Vélo Québec voit d’un bon oeil «toute alternative à la voiture solo», les trottinettes inclues. La présidente-directrice générale du groupe, Suzanne Lareau, craint pour sa part des enjeux d’organisation urbaine.
«On veut éviter que les gens laissent ces trottinettes en libre-service n’importe où et que ça encombre l’espace urbain. C’est toujours le problème des engins sans ancrage», constate Mme Lareau. Elle cite le cas des vélos Jump mal stationnés au début du mois de juillet.
Mme Plante constate qu’il «y a eu des situations désagréables» avec Jump.
«On a parlé à l’opérateur et on est en constante conversation, affirme-t-elle. […] Pour Lime, c’est la même chose. Il y aura probablement un peu d’adaptation, mais on tient responsable les opérateurs.»
La pdg de Vélo Québec se dit aussi curieuse de voir l’impact des trottinettes sur les voies cyclables.
«Les pistes cyclables à Montréal sont déjà encombrées à l’heure de pointe. Ça fait un véhicule de plus» – Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec
Accidents de la route
En vertu des termes définis par Montréal, Lime devra retirer ses trottinettes électriques des rues au plus tard en novembre. Ces engins reçoivent donc les mêmes obligations que les vélos BIXI. Ils pourront faire leur retour l’an prochain si le projet pilote est concluant.
La compagnie Bird surveille aussi le marché montréalais. Elle voudrait s’installer dans les rues de la ville d’ici à la fin du mois.