Ligne rose: l’administration de Marc Demers rejette une proposition pour inclure Laval
L’administration de Marc Demers ne demandera pas à la Ville de Montréal de se pencher sur l’ajout d’une station à Laval dans le tracé de la ligne rose du métro actuellement à l’étude. L’avis de proposition du parti Action Laval a été rejeté cette semaine.
«Il ne faut pas arrêter à Montréal-Nord. Il faut traverser et aller à Saint-Vincent-de-Paul», a martelé vendredi en entrevue à Métro le conseiller de ce district situé dans l’est de Laval, Paolo Galati.
Mardi, les élus de Laval ont été appelés à débattre en séance du conseil municipal d’un avis de proposition du parti Action Laval qui avait d’abord été présenté aux élus en juillet. Celui-ci recommande à l’administration du maire Marc Demers de demander au Bureau de projet de ligne rose mis en place par l’administration de Valérie Plante l’an dernier d’étudier la possibilité que cette ligne de métro traverse la rivière des Prairies pour se rendre jusqu’au district de Saint-Vincent-de-Paul.
Ce prolongement de quelques centaines de mètres par rapport au tracé initial permettrait de «donner à la population de l’est de Laval et de la Couronne Nord un accès convenable à la ligne rose projetée», mentionne l’avis de proposition.
Cette demande a toutefois été rejetée mardi par la majorité au pouvoir à Laval.
«Ils ont mis les intérêts politiques avant les intérêts des Lavallois», déplore aussi le conseiller du district de Saint-Bruno, David De Cotis, en référence aux élus du Mouvement lavallois. Selon l’élu d’opposition, il est «illogique» que l’administration municipale s’oppose à cette proposition.
«L’est de Laval est vraiment négligé. On n’a pas vraiment de transport en commun.» -David De Cotis, conseiller du district de Saint-Bruno
Un projet «hypothétique»
Le projet de la ligne rose, qui est également étudié par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), en est encore à l’étape d’avant-projet. Le projet mis de l’avant par Projet Montréal lors des dernières élections municipales prévoyait une ligne diagonale de 29 stations reliant Montréal-Nord à Lachine en passant par plusieurs quartiers centraux. Jusqu’à maintenant, seul le «tronçon ouest» de la ligne rose entre Lachine et le centre-ville a fait l’objet d’un engagement politique concret de la part de Québec.
C’est d’ailleurs en raison de l’aspect très hypothétique de ce projet que l’administration de Marc Demers a rejeté la demande du parti Action Laval.
«La particularité de la ligne rose, c’est qu’elle n’a pas été priorisée par le gouvernement du Québec. Il n’y a pas de volonté forte du gouvernement du Québec pour réaliser la ligne rose dans son intégralité», a souligné à Métro le conseiller du district de Saint-François et membre du Mouvement Lavallois, Éric Morasse.
Celui-ci a par ailleurs rappelé que le Service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX, dont l’entrée en fonction est prévue à l’automne 2022, «va apporter une bonification importante du transport en commun dans le secteur Saint-Vincent-de-Paul», notamment en reliant Laval à la ligne verte du réseau du métro.
«Laissons construire ce projet-là avant de s’éparpiller dans d’autres projets […] On ne peut pas tout faire en même temps», a ajouté M. Morasse, qui est également président du conseil d’administration de la Société de transport de Laval (STL).
En plus du projet de la ligne rose, plusieurs projets sont actuellement étudiés par l’ARTM. Ceux-ci comprennent entre autres le prolongement de la branche ouest de la ligne orange à Laval ainsi que la création d’un lien entre Longueuil et Brossard par le boulevard Taschereau.