Port du masque obligatoire: Valérie Plante défend sa position
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, défend sa position alors qu’elle s’apprête à rendre le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés d’ici trois semaines.
Mme Plante a causé la surprise hier, en fin d’après-midi, en annonçant que la Ville tiendra une séance du conseil municipal extraordinaire dans les prochaines semaines afin d’adopter un règlement qui rendra le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés à partir du 27 juillet. Cette mesure s’appliquera notamment aux magasins, aux bars et aux restaurants, de même qu’aux bibliothèques et aux centres sportifs de la métropole.
En conférence de presse mardi après-midi à Saint-Jérôme, le premier ministre du Québec, François Legault a confirmé n’avoir pris connaissance de cette décision qu’en fin de journée, lundi. Il entend d’ailleurs discuter avec la mairesse de Montréal afin de voir «comment on peut mettre ça en place et comment on peut faire respecter ce règlement».
En entrevue mardi matin aux ondes d’ICI Radio-Canada Première, la mairesse Valérie Plante a défendu cette décision. Elle a rappelé que le port du masque deviendra obligatoire à partir du 13 juillet dans le transport en commun partout au Québec. À la suite d’une période de grâce de deux semaines, Québec appliquera formellement cette mesure à partir du 27 juillet.
«Pour moi, il n’y a qu’un pas [à faire] entre le port du masque obligatoire dans le métro et les bus, qui sont des lieux fermés, et ensuite de passer aux restaurants, aux bars et aux commerces», a indiqué Mme Plante.
L’épicentre
Cette dernière a assuré avoir abordé cette question avec la Santé publique en amont. «Mais il vient un temps où il faut poser des gestes forts […] Il faut se rappeler qu’à Montréal, c’est ici qu’il y a eu le plus grand nombre de morts. On parle de l’épicentre [de la pandémie] au Canada», a-t-elle toutefois ajouté.
«On doit déjà se préparer pour l’automne et pour moi, c’est important d’agir.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Montréal emboîtera ainsi le pas à plusieurs autres villes canadiennes, dont Toronto, où le port du masque dans les lieux publics fermés devient obligatoire ce mardi. Au Québec, la municipalité de Côte-Saint-Luc, une ville liée située dans l’ouest de l’île de Montréal, a été la première municipalité du Québec à rendre le port du masque obligatoire dans les espaces publics fermés, sous peine d’écoper d’une amende de 100 à 500$. Cette mesure est en vigueur depuis le 1er juillet.
Mme Plante, qui préside la Communauté métropolitaine de Montréal, a d’ailleurs fait part mardi de son intérêt à ce que l’ensemble des villes du Grand Montréal lui emboîte le pas par souci de «cohérence».
«Ce sera à chaque ville liée à prendre la décision qu’elle pense pertinente, mais selon moi, ça devrait aller vers le port du masque obligatoire», a déclaré l’élue.
Déjà, hier soir, la ville liée de Westmount a indiqué qu’elle «s’alignera sur Montréal» et rendra le port du masque obligatoire dans les espaces publics fermés le 27 juillet. Contacté par Métro, le cabinet du maire de Laval, Marc Demers, a pour sa part indiqué ne pas avoir encore tranché cette question. La Ville de Longueuil n’avait pas encore confirmé sa position sur cette question au moment de mettre en ligne.
Accueil favorable des commerces
L’Association des Sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) accueille favorablement cette décision de la Ville.
«La seule chose qu’on souhaite, c’est qu’on ne retourne pas en arrière. Ce serait désastreux», laisse tomber la directrice générale de l’ASDCM, Caroline Tessier. Cette dernière se questionne toutefois sur la mise en application de ce règlement dans les bars et les restaurants. Elle espère notamment que les clients pourront retirer leur masque une fois assis à une table, à deux mètres des autres clients.
«Parce que le but, dans un bar, c’est d’avoir une expérience client et le port du masque peut nuire à ça», indique-t-elle.
La Ville de Montréal devrait présenter les détails de son futur règlement dans les prochains jours.