REV: un commerce sur cinq a fait une demande de subvention
Seulement 20% des commerçants admissibles ont rempli une demande d’aide financière dans le cadre du programme de subvention aux établissements affectés par les travaux du Réseau express vélo (REV).
Depuis le lancement de ce programme d’aide, il y a cinq mois, la Ville n’a reçu que 134 demandes. Pourtant, quelque 680 commerces situés sur cinq axes routiers, dont les rues de Bellechasse, Saint-Denis et Peel, sont admissibles à une aide financière variant de 2500$ à 5000$. En date du 13 avril, 295 000$ ont été versés sur un budget maximal de 1,5M$.
En octobre 2020, la Ville avait annoncé la création de ce programme afin de compenser les impacts des travaux sur les chiffres d’affaires des commerces situés sur l’un des tronçons du REV. Beaucoup moins généreux que le programme d’aide aux commerçants affectés par des chantiers majeurs, le programme d’aide en lien avec le REV se distinguerait du fait de son accessibilité. Le seul critère est la superficie de l’établissement.
L’annonce du programme avait été faite après une levée de boucliers de gens d’affaires qui reprochaient à l’administration Plante de leur imposer des travaux d’envergure et de retirer des places de stationnement alors qu’ils subissaient déjà les contrecoups de la crise sanitaire. En septembre, une coalition composée de commerçants de la rue Saint-Denis avait même envoyé une mise en demeure à la mairesse Plante. Un manque de communication était notamment pointé du doigt.
Saint-Denis
Une centaine de demandes proviennent d’établissements de la rue Saint-Denis, dans Le Plateau-Mont-Royal.
Le dédommagement est globalement bien perçu par les commerçants de la rue Saint-Denis, assure la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis, Kriss Naveteur, concédant du même souffle que les travaux, qu’ils soient pour une piste cyclable ou autre chose, ne font jamais plaisir à qui que ce soit.
«Je pense que les gens étaient contents d’avoir eu un dédommagement. Cependant, tout dépend de la situation actuelle de chaque commerçant. C’est sûr qu’avec la pandémie, c’est extrêmement difficile», explique-t-elle.
Selon elle, les renseignements concernant le programme ont été bien partagés aux personnes admissibles sur le territoire de la SDC rue Saint-Denis, ce qui pourrait expliquer que son taux d’adhésion est plus élevé que dans les autres secteurs.
Quant au montant accordé, il est apprécié, mais il ne couvre pas une grande partie des pertes pour certains commerces.
MycoBoutique, une entreprise familiale spécialisée dans les produits dérivés des champignons, est l’un des commerces de la rue Saint-Denis ayant obtenu une subvention.
«Quand de l’aide est offerte, on la prend. C’est bienvenu, mais c’est sûr que c’est très peu. C’est au moins ça quand même», nuance la copropriétaire, Judith Noël-Gagnon.
N’empêche, la femme d’affaires souligne que sa boutique est moins accessible qu’auparavant et que le nombre de visiteurs a diminué depuis l’arrivée du REV. L’entreprise mise donc davantage sur le commerce en ligne et les ventes y ont augmenté de façon significative.
Rappel
La Ville ainsi que l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal ont récemment commencé une nouvelle campagne de communication pour s’assurer que tous les commerçants admissibles puissent profiter du programme.
«On va appeler tous les commerçants qui n’ont pas encore fait la demande et qui sont admissibles pour leur rappeler que le programme existe et leur expliquer comment faire une demande», affirme Luc Rabouin, maire du Plateau et responsable du développement économique et commercial au comité exécutif de la Ville.
De plus, l’arrondissement va distribuer en porte-à-porte un document d’information aux commerces du Plateau concernés.
Le programme restera ouvert aux demandes jusqu’au 31 octobre 2021.