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Fusillades: « Rien n’a été fait», dénoncent des organismes de Montréal-Nord

El Yacout Choukra lance un nouveau cri du coeur contre la violence à Montréal-Nord.
El Yacout Choukra lance un nouveau cri du coeur contre la violence à Montréal-Nord. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Près de deux ans après un premier cri du cœur contre la violence, des mamans et des organismes de Montréal-Nord déplorent le manque d’écoute et l’inaction des institutions en place, alors que les fusillades se succèdent dans le nord-est de Montréal.

Le 5 novembre 2019, El Yacout Choukra et d’autres mamans tiraient pour la première fois la sonnette d’alarme, à la suite de la fusillade qui a causé la mort d’Abderrahmane Hadj-Ahmed, 23 ans, et lors de laquelle quatre autres jeunes ont été blessés. 

Depuis, les coups de feu sont loin de se faire plus rares. Au contraire, les fusillades surviennent désormais à toute heure du jour. Le 24 juillet encore, des coups de feu étaient tirés à Montréal-Nord en plein milieu de l’après-midi.

«On parle, on parle et rien n’est fait. On est tannées d’entendre des coups de feu. Je veux, quand je sors, être en sécurité dans la quiétude, que mes enfants puissent aller n’importe où.»

El Yacout Choukra, mère de deux enfants et cofondatrice des mamans contre la violence.

«On est tannés de parler»

Un événement était organisé par la coalition d’organismes à l’origine de la Déclaration de Montréal, en novembre 2020.

Montréal-Nord vit un véritable abandon et l’augmentation de la présence policière n’est pas la solution, avait alors clamé le collectif formé d’Hoodstock, Parole d’excluEs, Un Itinéraire pour tous, le Comité logement de Montréal-Nord et la Société d’habitation populaire de l’Est-de-Montréal.

«Ça fait 13 ans qu’on se répète, mais tout ce qu’on voit année après année, c’est un abandon structurel de Montréal-Nord», a répété Nargess Mustapha, cofondatrice de Hoodstock.

Un autre membre fondateur, Will Prosper, désormais candidat à la mairie de Montréal-Nord pour Projet Montréal, brillait par son absence. L’opposition demande le retrait de sa candidature à la suite des révélations du Journal de Montréal selon lesquelles il aurait été contraint de démissionner de la GRC il y a plus de 20 ans.

Christine Black se dit à l’écoute

«Quand j’entends que rien ne se fait, je ne suis pas au même diapason», a affirmé la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, sur place pour écouter les citoyens.

«On a été très à l’écoute de la communauté. Juste nos façons de travailler sont très différentes depuis cinq ans, on fait beaucoup de consultation», a-t-elle soutenu. Elle reconnaît toutefois qu’il faut «mettre un pied sur l’accélérateur et que des investissements soient fait de façon massive pour voir des changements se produire.»

Elle a réitéré que pour elle, la solution pour mettre fin à la violence passait par un équilibre des forces entre les services de police, les organismes communautaires et l’expertise citoyenne.

De son côté, la députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, s’est engagée à continuer à se battre auprès des mamans pour améliorer les conditions sociales du quartier.

En février, l’élue du Parti libéral avait déposé une pétition en ce sens à l’Assemblée nationale du Québec.

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