26 nouveaux cas de COVID-19 en 48 heures à la prison de RDP
Au cours des dernières 48 heures, pas moins de 26 personnes, dont 13 employés, ont été déclarées positives à la COVID-19 au Centre de détention de Rivière-des-Prairies. Des chiffres avancés par le Syndicat des agents de la paix mettant en cause l’assouplissement des mesures sanitaires.
Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels, met en cause le gouvernement, qui est selon lui responsable du «relâchement des mesures sanitaires».
Un assouplissement des mesures sanitaires qui ne peut s’appliquer aux centres de détention, soutient-il. «Les mesures d’isolement ne sont plus respectées. Il est urgent de remettre en place les quarantaines obligatoires», réclame-t-il.
D’après M. Lavoie, le Ministère a baissé sa garde face aux mesures qui avaient été mises en place afin de contrôler les éclosions.
Selon le président les cas de transmissions ne se font pas uniquement à l’arrivée de nouveaux détenus, mais aussi durant les transferts de centres.
Il cite pour preuve les deux nouveaux cas recensés dans l’établissement de Hull. L’une des deux personnes contaminées provient d’un transfert ayant transité par le centre de Bordeaux, fait savoir M. Lavoie.
«À ce jour, aucun test rapide n’est effectué à l’arrivée des détenus. Seulement un questionnaire leur est posé par les infirmières», explique-t-il.
Pourtant la Direction régionale de la Santé publique (DRSP) assure qu’une «panoplie de mesures de prévention» sont en place depuis le début de la pandémie.
Considérant l’établissement de Rivière-des-Prairies «en éclosion» depuis le 30 novembre 2021, des mesures «additionnelles et spécifiques» s’appliquent. Comme des dépistages massifs, isolement en cellule ou encore l’interruption des transferts et le port du masque en tout temps par les détenus (sauf en cellule).
D’autres centres touchés
Toujours selon les données de M. Lavoie, près de 37 personnes ont reçu un résultat positif à la COVID-19 ces dernières 48 heures dans l’enceinte de l’établissement de détention de Bordeaux, à Montréal.
L’établissement de Sorel est également touché, alors que 16 détenus y ont été déclarés positifs.
Le président du syndicat parle d’une situation «préoccupante», notamment au chapitre des conditions de travail que lui et d’autres employés dénoncent.
«Nous manquons suffisamment de personnel, nous avons près de 25% de postes vacants au Québec, ce n’est pas le moment que des employés sont touchés par la COVID», partage-t-il.
L’établissement de détention de Rivière-des-Prairies compte 61 postes vacants, le plus haut chiffre recensé au Québec par le ministère de la Sécurité publique, sur un total de 334 postes à combler.