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Je suis rital et je le reste

Difficile d’imaginer Montréal sans les Italiens qui ont façonné son visage. Et pour célébrer cette présence, Montréal présente depuis 15 ans la Semaine italienne, qui se déroule jusqu’à dimanche.

«C’est évident que sans eux, Montréal serait très différente; mais elle le serait aussi si une autre des communautés culturelles qui la compose était absente, affirme Arthur Giampolo, jeune architecte d’origine canado-italienne, qui revient pratiquer à Montréal après un séjour torontois. Mais disons que, sans les Italiens, la ville serait peut-être moins chaleureuse et les desserts assurément moins bons.»

Puis viennent les comparaisons. «À Toronto, j’ai senti que c’était difficile de s’intégrer dans les différentes communautés. Cette facilité à nouer des contacts qu’on retrouve à Montréal me manquait… comme le Canadien!» lance l’architecte en soupirant à la mention des Maple Leafs.

Éponge identitaire

Homme aux multiples identités, M. Giampolo est une éponge identitaire. Né à Boston d’un père italien et d’une mère québécoise, le jeune Arthur a grandi à Grand-Mère avant de prendre le chemin de Montréal. Étudiant en architecture à Concordia, il fait des stages en France et en Chine, où il expérimente son art. «Si j’ai à me définir une appartenance, je dirais que je suis de Grand-Mère, même si ma ville, c’est Montréal», confie-t-il.

Ces nombreuses identités sont rapidement devenues une force pour Arthur Giampolo. «Elles m’ont permis d’avoir une ouverture d’esprit et une facilité à me fondre dans les autres sociétés et les autres cultures», constate le jeune architecte.

Cette caractéristique, M. Giampolo la considère essentielle à sa conception de l’architecture. «D’habi­tude, lorsqu’ils travaillent pour un autre pays, les architectes internationaux ne s’y impliquent pas culturellement, avec le résultat que leurs Å“uvres ne respectent pas toujours le tissu social et culturel de ces sociétés, explique-t-il. Un architecte doit être le pont entre l’environnement où il travaille et les tendances internationales.»

Une passion pour le vin

Ce souci de concilier tradition et innovation guide aussi sa passion pour le vin. «En Italie, on commence à changer les lois et on permet aux viticulteurs de métisser les cépages italiens aux étrangers, raconte M. Giampolo. Ça leur permet d’être créatifs et de faire évoluer la tradition.»

Et il s’y connaît. Il possède 400 bouteilles de vin et 200 bouteilles de scotch. «Les membres de la famille de mon père sont de grands amateurs de scotch», précise-t-il. Si cette confession frôle l’hérésie pour un Italien, elle est évocatrice de la richesse de ses multiples identités.

Ouvert sur le monde, respectueux et fier de ses nombreuses identités, il célèbre avec le même enthousiasme la Saint-Jean, le 1er juillet ou une victoire de la squadra azzura. «Ce serait merveilleux si on pouvait fêter tous les événements importants des différentes communautés montréalaises», conclut Arthur Giampolo.

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