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Un «REM rose» prioritaire entre le nord-est et le centre-ville, selon Vivre en ville

Photo: Gracieuseté, Vivre en ville

Le projet structurant de l’Est, à 36G$ pour 34km de métro souterrain, continue de faire réagir. Face à son coût exorbitant et à son absence de lien direct entre le centre-ville et le nord-est de Montréal, la construction d’un REM suivant le tracé proposé de la ligne rose devrait être envisagée, croit le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard.

Le DG de l’organisme a présenté au public son analyse du projet structurant de l’Est (PSE) dans sa version actuelle lors d’un webinaire mardi matin. Il a globalement critiqué la vision du transport collectif que le PSE favorise. Ainsi, dans sa présentation, Vivre en ville explique qu’en conception de transports urbains, une ligne tangentielle – qui ne passe pas par le centre d’une ville – est moins efficace pour un réseau structurant régional que ne l’est une ligne diamétrale – qui va d’une banlieue à une autre en passant par le centre.

Les réseaux structurants régionaux (RER à Paris, S-Bahn à Munich ou Berlin, SFS à Milan) ont d’ailleurs souvent un tronc commun, dans les centres urbains, fait remarquer Vivre en ville, qui voit là une volonté claire de permettre une desserte de type métro dans les quartiers centraux. Le REM de l’Ouest reprend ce principe, les passages de train sur les branches étant moins fréquents que sur le tronc commun au centre.

Un tracé par Rosemont et l’est du Plateau ?

Avec le tracé actuel du PSE, M. Savard estime que «tout projet d’une portée moins grande que celle du REM de l’Ouest aurait pour conséquence d’accentuer le désavantage socio-économique de l’Est, qui s’est bien fait promettre que son tour viendrait». Il milite donc pour un lien direct entre le centre-ville et l’Est.

C’est donc ce tracé Nord-Est-Centre-Ville qui devrait être priorisé dans la conception d’un projet structurant dans l’est de la métropole, selon Vivre en ville. En 2017, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait proposé, lors de sa campagne électorale, une ligne rose dont l’objectif et le tracé étaient le même. Aux dernières élections, à l’automne 2022, Québec solidaire avait d’ailleurs proposé une ligne mauve, au tracé proche de la ligne rose.

«C’est ce  »REM rose » dont l’achalandage anticipé justifie des investissements importants. En fait, c’est incroyable que ce parcours n’ait tout simplement pas été étudié par l’ARTM», souligne Christian Savard. Par «REM rose», Vivre en ville parle d’un REM, mais qui emprunterait une partie du tracé de la ligne rose de Projet Montréal.

Au vu de son tracé qui traverse des quartiers plus denses, le caractère souterrain de ce «REM rose» ne ferait pas de doute, tout comme la ligne rose proposée par Projet Montréal. Il desservirait Montréal-Nord, Saint-Léonard, Rosemont et l’est du Plateau jusqu’au centre-ville. Ces quartiers ont tous une densité relativement forte, d’au minimum 6200 habitants par km2.

Même si le tronc commun (surligné en jaune) et la branche vers Montréal-Nord devraient être prioritaires, le REM dans l’Est pourrait plus tard desservir Pointe-aux-Trembles et même peut être plus loin. Gracieuseté, Vivre en ville.

De plus, une étude de chercheurs à McGill avait démontré, début juin, que le tracé de la ligne rose était plus équitable que le tracé du REM de l’Est. Selon l’analyse des deux professeurs, 30% des quartiers à faibles revenus profiteraient de stations à proximité grâce au tracé de la ligne rose, contre 21% pour le REM.

D’autres aspects à réviser

Christian Savard n’est pas uniquement insatisfait du tracé du PSE, il pense aussi que l’aspect entièrement souterrain du projet est à revoir, ainsi que les coûts prévus. Vivre en ville remarque aussi que le PSE est particulièrement cher pour chaque kilomètre construit, surtout lorsqu’on le compare à des projets à l’international.

Face à cela, «il faut comprendre, une fois pour toutes, pourquoi développer le transport en commun semble coûter deux fois plus cher ici que, par exemple, à Vancouver ou à Toulouse», pense le DG de l’organisme. De plus, la discussion autour de l’insertion d’un métro léger en structure ou en surface doit reprendre, argumente-t-il.

Car, en effet, dans la vision de Vivre en ville, le tracé du «REM rose» ne serait qu’un début à un réseau structurant régional qui se rendrait jusqu’en banlieue. Ce tracé croise d’ailleurs la ligne de train Exo Mascouche et n’est pas contradictoire à l’idée d’une branche vers Pointe-aux-Trembles.

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