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Amenez-en, des projets!

Si l’Université Con­cor­dia affiche un bilan environnemental qui fait l’envie des autres universités, elle le doit en partie à la volonté de Louise Hénault-Ethier.

Flash-back. En 2005, alors que la jeune femme étudie en biologie, l’université annonce qu’elle songe à fermer la vieille serre située au 13e étage de son bâtiment principal du centre-ville. Avec d’autres étudiants, Louise soumet alors un projet qui fait aujourd’hui la fierté de l’université anglophone : le vermicompostage. En 2007, les 3 millions de vers de terre qui digèrent une partie des résidus de fruits et légumes en provenance de la cafétéria et du café de l’édifice lui ont d’ailleurs valu le prix Forces AVENIR dans la catégorie environnement.

Depuis, la fièvre du compost s’est répandue comme une traînée de poudre. «L’année dernière, on a eu une soixantaine de bénévoles qui s’occupaient de compostage», s’enthousiasme la jeune femme de 27 ans qui pilote désormais le projet R4 (Rethink, Reduce, Reuse, Recycle)  à Concordia. Ce groupe donne des ateliers sur le vermicompostage en plus de vendre à prix coûtant un bac en plastique avec sa colonie de vers pour passer à l’action chez soi.

Récemment, un autre des  projets de Louise a vu le jour : l’installation d’un énorme composteur électrique sur le campus Loyola, dans l’Ouest-de-l’Île. D’ici cinq ans, quand il roulera à plein régime, il recevra 65 % des 160 tonnes de déchets organiques que produit l’Université Con­cordia chaque année.

Se chauffer à l’huile de friture?

Grâce à la somme de connaissances qu’elle a acquises, Louise a d’ailleurs conseillé gratuitement, l’année dernière, plusieurs entreprises et municipalités qui veulent prendre le virage du compostage. Jamais à court de projets, elle est désormais intéressée la biomasse. «Les déchets tels que les résidus de bois ou l’huile de friture qui ne seraient pas compostés à Loyola pourraient aller dans un fermenteur afin de produire de l’énergie», lance la jeune
biologiste.

À la fin de l’année dernière, après avoir terminé sa maîtrise, elle est aussi allée au Sénégal et au Mali avec des amis. «On est partis par nos propres moyens, avec la liberté d’aller sur le terrain voir à quoi on pouvait être utiles». Dans une école primaire, ils ont ainsi organisé la visite de la plus grosse décharge d’Afrique de l’Ouest pour sensibiliser 250 jeunes à la problématique des détritus. «Après, on a organisé des ateliers ludiques pour leur apprendre à caractériser les
dé­chets, voir lesquels étaient recyclables, en plus de leur montrer les bases du compostage.»

En Casamance, en visitant un jardin communautaire, ils ont été témoins de l’aberration de certains projets de coopération internationale. «Le potager était installé sur du sable, et
les engrais chimiques qui avaient été fournis à la population descendaient directement dans la nappe phréatique du village», raconte Louise Hénault-Ethier, qui n’a pas manqué, là-bas non plus, de prêcher pour le compost comme outil de substitution à certains fertilisants chimiques.

La passion du skate

N’allez pas croire pour autant que Louise est une apôtre bien-pensante de l’environnement. «Je me sens écologiste, mais pas dans le sens péjoratif du terme, dit-elle. Il faut être capable d’aider l’environnement sans nuire à notre qualité de vie.»

D’ailleurs, une passion autrement plus rock’n’roll la dévore : celle du skateboard. Plus jeune, elle s’est rendue jusqu’en Californie, en Floride et au Brésil pour participer à des compétitions. «Dès l’âge de 15 ans, grâce à mes parents et à de petits boulots, je payais mes frais de déplacement et mes hôtels moi-même. On peut dire que je n’ai jamais attendu qu’il y ait une structure pour me faciliter la vie!»

On aurait aussi pu vous parler de sa tournée mexicaine avec les «skirtboarders», une version moderne de skateboard féministe, de son implication dans le projet de défense du boisé Saint-Sulpice ou de ses trucs pour financer des projets en récupérant de vieilles feuilles photocopiées sur un seul côté, mais la place nous manque!

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