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Commission Charbonneau: Jean Gauthier se défend

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Le notaire à la retraite Jean Gauthier a maintenu sa version des faits, mardi, à la commission Charbonneau. «Jamais, jamais» il n’a parlé à l’ex-maire Gilles Vaillancourt de sa collecte de la ristourne et il n’a jamais joué un rôle important dans le système.

Il a été placé devant ses contradictions dans les dernières minutes de son témoignage.

«J’ai 11 mensonges de quatre témoins différents. Pourquoi tant de gens sont venus mentir en public vous concernant», a lancé Renaud Lachance. «Êtes-vous la cible d’un vaste complot?», a renchéri la présidente France Charbonneau.

«Ce n’est pas un complot, mais je suis une bonne personne pour cacher des choses», a expliqué le notaire.

«Vous êtes accommodant, comme un tapis de bain», a rétorqué le procureur Denis Gallant, au terme d’un interrogatoire où les allégations de nombreux témoins ont été confrontées à des souvenirs imprécis, voire inexistants.

«Aucun souvenir»
Le procureur Gallant a tenté de comprendre le rôle de Jean Gauthier, que plusieurs ont décrit comme une éminence grise.

L’homme de 74 ans a eu de la difficulté à expliquer pourquoi il a rencontré son ami, l’agent officiel du parti, Jean Bertrand, lorsque ce dernier a reçu un subpoena pour comparaître devant la commission Charbonneau.

«Vous savez que préparer son témoignage, c’est une parjure ?», lui a affirmé France Charbonneau. «Je voulais m’assurer qu’on dise la vérité», s’est expliqué le témoin.

Le témoin a toutefois souligné que si le témoignage de Jean Bertrand comportait des portions de vérités, les passages à son égard, sur son rôle dans la collusion de Laval, sont «faux».

Me Gallant lui a soumis son interrogatoire du 9 mai avec un enquêteur de l’UPAC où Jean Gauthier affirmait être au courant qu’il y avait une quote-part sur les contrats. Il avait jusque-là affirmé ignorer l’existence d’une ristourne.

«Je ne m’en souviens pas très bien, j’ai eu un problème de santé, a-t-il dit. Mais je ne fais pas de quote-part, je ne connais pas les contrats dont ces gens-là ont parlé.»

Me Gallant a aussi souligné à grands traits ses «contradictions » entre des extraits de son témoignage et des extraits de conversations électroniques entendues lundi.

«On joue sur les mots», s’est défendu le témoin.

Il ne s’est pas souvenu non plus d’avoir demandé à l’avocat Pierre Lambert de devenir le dépositaire de la caisse occulte du PRO.

«Je n’ai aucun souvenir d’avoir fait cette demande à Me Lambert», a-t-il répété.

Des témoignages contradictoires 
Les témoins Bertrand et Lambert avaient affirmé lors de leurs témoignages respectifs qu’ils devaient avoir l’approbation de Jean Gauthier pour retirer et utiliser de l’argent comptant.

«Pourquoi ils auraient besoin de mon approbation», a lancé le témoin, sans expliquer pourquoi les hommes l’ont désigné comme le maestro de la caisse occulte.

Il a ensuite été incapable d’expliquer pourquoi il a rencontré l’ex-président de Dessau, Jean-Pierre Sauriol, à quatre reprises après 2006, le 27 juin 2006, le 25 août 2006, le 21 novembre 2007 et le 14 novembre 2008.

Il a d’ailleurs admis, contrairement à son témoignage de lundi, qu’il s’était déplacé à deux reprises pour aller chercher de l’argent auprès de l’avocat Pierre Lambert. L’argent était destiné à Jean Bertrand

Le témoin a aussi raconté qu’Alfred Chevalier lui a déjà demandé de l’argent comptant pour rembourser des dettes du parti, possiblement pour «écarter des candidats à des élections».

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