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Schnobb sera-t-il à la hauteur?

Photo: Yves Provencher/Métro

Les nominations partisanes font partie du paysage politique et elles ne sont ni indignes ni inappropriées, pourvu que la personne nommée à un poste important dispose des compétences et de l’expérience requises pour mener à bien sa mission.

Mercredi, nous apprenions que l’ancien journaliste Philippe Schnobb, candidat malheureux de l’Équipe Coderre aux dernières élections municipales, serait nommé à la présidence du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM).

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a bien raison de dire qu’on ne connaît à M. Schnobb aucune compétence particulière en transport ou en gestion de grandes organisations. Je ne vois pas en quoi cette remarque révèle quelque mépris ou quelque dogmatisme de sa part, comme le lui reprochait mardi Denis Coderre.

M. Schnobb a été journaliste à Radio-Canada pendant 27 ans. Si l’on peut croire en sa grande rigueur intellectuelle, cela ne fait pas de lui, de facto, un bon administrateur ni le visionnaire dont nous avons besoin dans cette fonction à Montréal.

Certes, la STM dispose à sa tête d’un directeur général compétent et d’une équipe professionnelle. Il reste que le rôle du président du conseil n’est pas non plus anodin.

Sous la gouverne de Michel Labrecque, dont la compétence dans le domaine des transports était reconnue par tous, la STM est devenue la meilleure société de transport public en Amérique du Nord. Il avait donné à la société de transport un nouvel élan.

Il avait une vision et savait la défendre, car il savait très bien de quoi il parlait. Il pouvait mener un dialogue fécond avec les gestionnaires de l’organisation aussi bien qu’avec les décideurs politiques auxquels il rendait des comptes. Il pouvait débattre avec les experts.

Schnobb devra tout apprendre. Autant les subtilités des divers modes de transport urbain, leurs avantages et leurs inconvénients, que la complexité des jeux de pouvoir au sein même de l’organisme et dans les négociations avec les autres paliers de pouvoir, à Québec, à Ottawa et dans l’agglomération.

Peut-être sera-t-il excellent. C’est la chance qu’on se souhaite pour Montréal.

Il y a aussi un risque. Celui que Schnobb ne soit que le messager des vues du maire. Qu’il soit à son service. Or, on se rappellera que, durant la campagne électorale, Denis Coderre avait provoqué l’hilarité générale en résumant sa politique de transport public : dessiner des lignes blanches sur la chaussée pour délimiter les voies réservées aux autobus.

Or, la mobilité est certainement l’un des enjeux les plus importants pour le développement économique de la métropole autant que pour la qualité de vie des Montréalais. La présidence de la STM est un poste stratégique. La performance de Philippe Schnobb sera un indice de la qualité de la gouverne de Denis Coderre.

Sera-t-il à la hauteur de nos attentes?

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