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Aller à la messe… une fois par année

Photo: Getty Images/

À Noël, la plupart des églises de la grande région de Montréal enregistrent des records de fréquentation. «Les temps ont changé. Il y a plus de gens dans les magasins que dans les églises à Noël», se désole Michel Bouchard, curé de l’église Sainte-Rose-de-Lima, à Laval.

Malgré ce constat, la majorité des plus de 200 églises catholiques du Diocèse de Montréal offrent plusieurs messes et sont pleines, autant le 24 que le 25 décembre, selon le Diocèse.

Chacune des six messes de l’église Sainte-Rose-de-Lima, le 24 décembre, réunit entre 800 et 1000 personnes, d’après son curé. Normalement, c’est plutôt 500 personnes qui sont présentes à chacune des deux messes du dimanche.

À la Basilique Notre-Dame, ceux qui veulent assister à une messe le 24 décembre doivent réserver leurs billets. Même chose à l’Oratoire Saint-Joseph, où la soirée est animée par Les Petits Chanteurs du Mont-Royal.

Les églises anglicanes ne sont pas en reste. La cathédrale Christ Church, dans le centre-ville, accueille plus du double de fidèles à Noël que le reste de l’année, selon la prêtre associée Rhonda Waters. «Il y a beaucoup de visages qu’on ne voit qu’une fois par année», reconnaît Robert Sirois, prêtre à Sacré-Cœur-de-Jésus, à Montréal.

Mais pourquoi cette ferveur momentanée? Le caractère traditionnel et la beauté de la cérémonie semblent en motiver plusieurs. «La musique et décoration, c’est toujours magnifique, souligne Laurent Grenier-Labrecque. Aussi, c’est une belle façon de renouer avec la tradition, de prendre le temps de s’arrêter et de poser les mêmes gestes que nos ancêtres ont posés.»

À d’autres, la messe rappelle des beaux souvenirs. «Quand j’étais petite, je me retrouvais avec ma famille à l’église avant le réveillon. On mangeait à une heure du matin, je tombais de fatigue», raconte Murielle Flynn, pour qui Noël a un sens religieux.

Joel Saavedra, prêtre à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, propose pour sa part une interprétation spirituelle. «Tout le monde cherche le bonheur, la paix, la justice et l’amour, dit-il. Noël ravive cette quête personnelle dans les cœurs.»

M. Saavedra est content, par ailleurs, que des gens viennent à l’église, même si ce n’est qu’une fois dans l’année, se souvenant ainsi du vrai sens de Noël. «C’est mieux que de ne pas les voir du tout, estime Michel Bouchard. On profite de cette occasion pour évangéliser, pour répandre la parole de Dieu.»

La messe de minuit, rare mais populaire
Moins de la moitié des églises du Grand Montréal célèbrent mardi la traditionnelle messe de minuit. Cette dernière accusant une baisse de popularité, de nombreuses églises ont décidé de l’abolir il y a quelques années. Plusieurs fidèles ayant réclamé son retour, certaines églises la proposent toutefois de nouveau, comme Saint-Stanislas-de-Kostka, dans le Plateau Mont-Royal.

«Notre messe de minuit, à Marie-Reine-du-Monde, est de plus en plus populaire, constate pour sa part le prêtre Joel Saavedra. Les gens arrivent tôt, souvent dès 22h, pour avoir des bonnes places et écouter le concert qui débute à 23h. L’église, qui peut accueillir 2000 personnes, est si pleine qu’il n’y a plus de places assises.»

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