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Recensement des itinérants: la carte des opérations est dévoilée

Photo: Collaboration spéciale

Le 24 mars prochain, Montréal s’attaquera au recensement de l’itinérance sur son territoire.  Mardi, au conseil exécutif, la carte des secteurs qui seront visités par les quelques 800 bénévoles et les dizaines de travailleurs de rue attachés au projet a été dévoilée.

Plusieurs effectifs seront déployés dans les quartiers au cœur du problème, souvent desservis par plusieurs ressources de lutte à l’itinérance, soit le centre-ville, le Sud-Ouest, Hochelaga-Maisonneuve, Parc-Extension et Rosemont-La-Petite-Patrie.

En contrepartie, peu d’efforts seront accordés à Outremont, Notre-Dame-de-Grâce, et l’Ouest-de-l’Île. Un choix qui ne relève pas du hasard.

L’itinérance cachée
«Pour organiser cette première initiative d’envergure, il nous a fallu découper la carte de Montréal en plusieurs secteurs où il y a des personnes itinérantes, explique Stéphanie Lassonde, responsable des communications pour le projet.  Pour ce faire, nous avons travaillé avec de nombreuses organisations qui œuvrent dans le milieu pour nous assurer d’avoir le portrait le plus précis possible.»

En décembre dernier, la Ville de Montréal a octroyé le contrat du dénombrement au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. Cette initiative, nommée «Je Compte MTL 2015», est la première mesure concrète découlant du Plan d’action montréalais en itinérance, annoncé par le maire de Montréal, Denis Coderre, à l’automne.

Les chercheurs de l’Intistut Douglas se sont donc appuyé sur l’expérience ainsi que le travail des refuges et des organismes de lutte à la pauvreté et à l’inclusion sociale afin de déterminer les secteurs à prioriser pour leur dénombrement.

Alors que plusieurs d’entre eux ont affirmé que l’itinérance n’était pas un problème dans leur communauté, d’autres ont permis de faire la lumière sur l’itinérance cachée présente dans leur secteur, qui concerne les personnes qui n’ont pas de domicile, mais qui se débrouillent d’une manière ou d’une autre pour se loger.

«Grâce aux organisations communautaires, nous avons pu nous orienter vers des endroits que nous n’avions pas soupçonnés au départ, souligne Mme Lassonde.  Sans un portrait qui inclut l’itinérance cachée, nos résultats n’auraient jamais pu être réalistes.»

Par exemple, l’organisme Action Jeunesse de l’Ouest-de-l’Île, a permis de cibler les deux centres d’éducation aux adultes de la région, les terminus d’autobus de Fairview et de Dorval et le stationnement du Walmart à Kirkland, entre autres.

Les témoignages de ces organismes ont aussi aidé les chercheurs à déterminer le nombre de bénévoles à envoyer dans les différentes routes visées.

Quelques bémols
Bernard Saint-Jacques, organisateur communautaire au Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), considère que la Ville de Montréal s’attaque à un défi impossible.

«Le dénombrement a ses limites, dit-il. Il y a certainement un manque au niveau méthodologique, et aussi au niveau des secteurs ciblés. On aura un bon portrait des gens qui fréquentent les refuges et les ressources de première ligne, mais le portrait ne tiendra pas compte de ceux qui sont dans les maisons de chambre, qui dorment dans leur voiture, chez leur ami ou qui font du couchsurfing

Selon M. Saint-Jacques, la connaissance que nous avons du milieu actuellement ne permet pas de dépeindre la réalité. «Il serait plus utile de lutter contre l’itinérance concrètement que de faire un recensement.»

Le rapport final de l’Institut Douglas sera déposé à la Ville en juin.

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