USHOOT dans la mire du maire Parenteau
Un centre de tir de la rue Wellington fait l’objet d’un débat entre ses propriétaires et le maire de Verdun, Jean-François Parenteau. L’arrondissement avance que le commerce contrevient au règlement de zonage. Pourtant, celui-ci n’interdit pas textuellement l’usage d’armes à air comprimé.
USHOOT est ouvert depuis le 1er mai. Trois associés offrent aux amateurs de tir la possibilité de s’exercer avec des pistolets à plombs sur des cibles mouvantes.
On peut aussi y acheter des t-shirts, mais aucune arme n’y est directement vendue. Elles ne sont disponibles qu’en ligne. «La stratégie marketing nous a amené à écrire ça sur notre site, tout simplement», justifie la propriétaire.
Le maire Parenteau refuse d’avoir ce type d’activité dans son arrondissement. «J’ai demandé à ce que des mesures soient prises pour fermer l’endroit».
Règlementation
Le commerce se trouverait dans une zone grise. USHOOT fait partie de la catégorie C1 (commercial) de la zone 77, où il n’est indiqué nulle part que l’usage de «salle de tir» est interdit. Toutefois, l’article 39, qui permet la vente et le service d’articles de sport, ne stipule pas qu’il y est autorisé.
Le centre dispose d’un permis de magasin de chasse et pêche et le tir est considéré comme un sport.
L’arrondissement ne fait aucune vérification avant qu’un commerce s’installe dans le quartier. Seuls des inspecteurs sur le terrain valident les informations et signalent les irrégularités.
USHOOT ne figure pas au Registre des entreprises du Québec. «En vertu de la Loi sur la publicité légale, une entreprise bénéficie d’un délai de 60 jours pour produire une déclaration d’immatriculation au registre», explique la porte-parole de Revenu Québec, Geneviève Laurier.
Méfiance
Même si plusieurs ont déjà été s’exercer au tir, l’arrivée de USHOOT dans un local de 181 m2 fait rager le voisinage.
«C’est un quartier où il y a déjà eu des problèmes, rapporte le gérant du club vidéo, Jonathan. Je n’ai pas envie de voir de jeunes jouer avec ça dans le parc, surtout que ces guns à plomb ont l’air vrai».
Le centre de 19 stand de tir «ne fait pas très montréalais», selon Annie, qui travaille chez Maçonnerie Gratton, tout à côté.
L’âge minimum requis pour fréquenter le centre seul est 13 ans. Cependant, les enfants accompagnés d’un adulte peuvent s’y trouver.
Sécurité
«Il s’agit d’un divertissement et si c’est bien contrôlé, c’est sécuritaire», explique le directeur général de la Fédération québécoise de tir, Gilles Bérard. Il ajoute que du personnel qualifié doit superviser les activités.
Les pistolets ne sont pas considérés au sens de la loi comme des armes à feu. Toutefois, tout objet servant à blesser quelqu’un ou utilisé pour un acte criminel est considéré comme une arme.
Aucune plainte ou incident n’ont été rapportés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis l’ouverture.
USHOOT est le second centre de tir à air comprimé récréatif à Montréal. Tir du Soleil, situé sur Queen Mary, offre le même genre de loisir, qui n’a rien à voir avec les salles de tir pour entraînement professionnel.