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Une application pour affronter l’intimidation chez les jeunes

Des chercheurs montréalais ont lancé jeudi une application mobile pour venir en aide aux jeunes victimes d’intimidation.

L’application gratuite +Fort, développée par une équipe du centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) du CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, permet aux jeunes d’évaluer les situations d’intimidation auxquelles ils font face et d’apprendre des stratégies pour composer avec elles.

Selon le directeur de l’IUSMM, Stéphane Guay, l’équipe a choisi de développer une application pour mieux se conformer aux nouveaux besoins créés par les réseaux sociaux.

«Aujourd’hui, le visage de l’intimidation a changé. Il prend des formes multiples, relayé et parfois accentué par les médias sociaux, qui ne laissent souvent aucun répit à sa cible, explique-t-il. Auparavant, si un bully nous poursuivait à l’école, nous pouvions au moins retrouver un certain refuge chez nous. Ce n’est plus le cas.»

Les utilisateurs de +Fort peuvent consulter des capsules vidéos informatives interprétées par des personnalités québécoises. Ils peuvent aussi évaluer les situations d’intimidation qu’ils ont vécu au cours de la journée. Un calendrier leur permet de visualiser la sévérité et la fréquence de ces situations. Une ville virtuelle invite les jeunes à constater les lieux où ils font l’objet d’intimidation, ainsi que les endroits où ils peuvent obtenir de l’aide.

D’après Isabelle Ouellet-Morin, chercheure à l’IUSMM et coordonnatrice du développement de l’application, +Fort convie les jeunes à explorer plusieurs pistes de solution à l’intimidation.

Si plusieurs applications d’aide aux jeunes existent, Mme Ouellet-Morin affirme que +Fort est une de «l’infime partie» d’entre elles qui ont fait l’objet d’une évaluation empirique. L’équipe a testé l’application sur une cinquantaine de jeunes issus de deux écoles secondaires et recrutés sur Facebook.

Les résultats ont été concluants, avance-t-elle. La majorité des jeunes participant à l’essai ont vu leur incidence d’intimidation diminuer. La plupart d’entre eux ont aussi choisi de dévoiler l’intimidation dont ils sont victimes à des adultes, chose qui est parfois difficile d’obtenir chez un adolescent, soutient la chercheure.

Recherches

Avec le consentement des utilisateurs, l’application +Fort collecte des données anonymes, qui peuvent ensuite être utilisées par des chercheurs. Les données permettront aussi aux écoles d’avoir un portrait plus juste de l’intimidation dans leur établissement.

«On en parle beaucoup de l’intimidation, mais il y a encore beaucoup de sujets qui demeurent assez nébuleux et dont on en connaît assez peu», estime la chercheure Isabelle Ouellet-Morin. Elle croit que ces données pourraient aider la recherche en cyberintimidation, entre autres.

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