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Le trouble dépressif persistant: une maladie qui «passe sous le radar»

Sad woman lying on the couch at night Photo: Getty Images/iStockphoto

MONTRÉAL — La Fondation Compagnom a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation au trouble dépressif persistant (TDP), une maladie mentale qui peut selon l’organisme «passer sous le radar».

Son président-fondateur, Serge Choinière, soutient que ce trouble de l’humeur chronique — aussi connu sous le nom de dysthymie — se caractérise par une «fragilité particulière aux difficultés de la vie».

Lui-même atteint par cette condition «très handicapante», M. Choinière espère par cette campagne «générer une vigilance» pour un diagnostic rapide du TDP, qui toucherait jusqu’à 6 % des adultes au pays et conduit souvent à une dépression majeure.

Cette maladie peut également se manifester par des troubles alimentaires, des difficultés de concentration ou de prise de décision, entre autres.

Une humeur maussade qui se maintient pendant au moins deux ans en constitue le principal symptôme.

Bien que sa cause demeure inconnue, la dysthymie semble découler d’une prédisposition familiale, indique la Fondation Compagnom.

«Les poètes maudits parlaient du spleen, Churchill parlait de son ‘black dog’, illustre Serge Choinière. C’est comme une tristesse qui est permanente»

«Quand on est en dépression majeure, c’est évident, avance-t-il. On reste couché, on ne peut pas sortir, on ne peut pas rencontrer qui que ce soit, on n’a pas le goût de vivre. Le trouble bipolaire est assez évident aussi parce qu’on a des gros ‘high’ et des gros ‘down’.»

«Avec le trouble dépressif persistant, on a l’impression qu’on a tout simplement un trait de caractère qui est plate», déplore-t-il.

M. Choinière relève que les hommes atteints risquent de ne pas chercher l’aide adéquate et c’est ce qui a motivé cette première campagne de sensibilisation.

Le traitement n’est pourtant pas sorcier, insiste M. Choinière. Il passe par de saines habitudes de vie, telles que l’activité physique, la psychothérapie et la prise d’antidépresseurs — une «petite pilule» qui a changé sa vie, souligne-t-il.

«Mais ce n’est pas parce qu’on fait beaucoup de sport et qu’on mange du brocoli à longueur de journée qu’on n’est plus malade», a-t-il toutefois nuancé.

La Fondation Compagnom a créé un questionnaire sur le site web cestquoiletdp.ca afin d’aider à identifier les signes avant-coureurs de ce trouble mental.

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