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Aide aux victimes: Québec débloque 1 million $

Quebec Minister for Rehabilitation, Youth Protection and Public Health Lucie Charlebois responds to the Opposition during question period Wednesday, February 10, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Québec débloque un fonds d’urgence de 1 million $ pour venir en aide aux victimes d’agressions sexuelles.

La somme sera versée à très court terme à divers organismes ayant pour mandat de recevoir des demandes d’aide et de fournir de l’information en cette matière.

On tient pour acquis à Québec que la multiplication récente des dénonciations publiques d’agressions, de harcèlement et d’inconduite sexuelle impliquant les producteurs bien connus Éric Salvail et Gilbert Rozon aura pour effet d’inciter davantage de victimes à briser le silence elles aussi dans les jours et les mois qui viennent.

Le fonds d’urgence pourra servir par exemple à embaucher du personnel ou à prolonger les heures d’ouverture des bureaux, pour gérer la hausse appréhendée du nombre de demandes de secours et d’information sur les recours possibles en pareil cas.

L’annonce a été faite conjointement jeudi par la ministre de la Condition féminine, Hélène David, et la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois.

Elles n’ont cependant pas indiqué jeudi combien d’organismes communautaires au total se partageraient la nouvelle manne, ni lesquels.

L’objectif consiste à «répondre immédiatement, pas dans un mois, deux mois, trois mois, immédiatement à cette augmentation appréhendée du nombre de dévoilements et de demandes d’aide», a indiqué Hélène David, en point de presse.

Un «ouragan social»

La vague de dénonciations à caractère sexuel qui déferle présentement au Québec et partout dans le monde a été qualifiée d’«ouragan social» par la ministre David.

Elle a dit espérer que cet «ouragan» marquera un tournant majeur et durable dans la lutte contre les agressions sexuelles.

«Il se passe quelque chose d’important, et pas seulement au Québec. Il se passe quelque chose d’important actuellement. Il y a comme une sorte de parole qui se libère», a commenté la ministre David, en se disant consciente qu’il fallait mieux accompagner les personnes décidées à dénoncer leur agresseur, des victimes qui se sentent souvent démunies et sans ressources.

Mme David a rappelé qu’en tant que ministre de l’Enseignement supérieur elle avait aussi dégagé dernièrement 23 millions $ pour soutenir les jeunes étudiantes victimes de violence sexuelle dans les cégeps et universités.

Dans un deuxième temps, elle n’a pas exclu la possibilité de revoir à la hausse dans l’année qui vient le financement accordé aux organismes d’aide aux victimes, et ainsi éviter de devoir injecter des sommes de façon sporadique en temps de crise.

Car l’aide ponctuelle annoncée jeudi pourrait indiquer que le soutien financier annuel versé par Québec à ces organismes est insuffisant.

La ministre Charlebois a promis d’évaluer cette question «à fond».

Plus tôt, durant la période de questions à l’Assemblée nationale, le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, avait interpellé le gouvernement en affirmant que les 43 centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles du Québec réclamaient 5 millions $ de plus annuellement, pour répondre à la demande sans cesse croissante.

Mercredi, les députés de l’Assemblée nationale avaient adopté une motion visant à exhorter Québec à trouver le moyen de faciliter et accélérer le traitement des plaintes de harcèlement et de violence sexuelle, et de mieux accompagner les victimes désireuses de dénoncer leur agresseur.

Pendant ce temps, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a publié un communiqué jeudi pour affirmer qu’il était disposé à accueillir les dénonciations, dans les postes de quartier ou en contactant un enquêteur de la section des agressions sexuelles.

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