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Vers une «étrange» campagne électorale estivale

Une campagne électorale en août profiterait d’une couverture médiatique importante, mais serait peu suivie des Québécois, selon Influence communication.

La Presse annonçait mercredi que le premier ministre Jean Charest souhaiterait déclencher des élections le mercredi, 1er août, pour des élections le mardi 4 septembre, au retour de la Fête du Travail. «Si ça arrive, on aurait un début de campagne étrange, car il y a beaucoup moins de nouvelles dans l’actualité pendant l’été», explique Jean-François Dumas, président d’Influence Communication, qui est spécialisé dans l’analyse de contenu de médias.

«Le poids médiatique de la campagne serait démesurément important en été», souligne M. Dumas. Par contre, l’augmentation du volume ne se traduirait pas par une couverture de meilleure qualité.

«Une campagne électorale n’est jamais l’occasion d’un débat d’idées, c’est un gros show de télé-réalité», croit-il. Et le fait que les émissions d’affaires publiques et de variétés ne soient pas diffusées l’été ne constitue pas un problème, selon M. Dumas.

«Ce n’est pas parce que les émissions à grand déploiement ne sont pas là qu’il y aura moins de débats sur le contenu, car il n’y en a pas de toute façon», soutient-il. Il ajoute qu’en campagne électorale, les médias accordent une grande importance aux anecdotes et aux sondages, ce qui laisse peu de place aux idées.

L’impact d’une campagne estivale se ferait toutefois davantage sentir sur les citoyens qui suivent peu l’actualité en été. «Les citoyens sur le bord de la piscine avec leur piña colada ne s’intéresseront pas beaucoup à la campagne», croit M. Dumas. Mais peut-être que l’intérêt s’accroitra à l’approche de la date fatidique.

Dans les dernières décennies, deux campagnes électorales ont eu lieu l’été. En 1994, le Parti québécois avait été élu un 12 septembre avec un taux de participation de près de 81 %. En 1989, 75 % des Québécois s’étaient déplacés aux urnes pour élire les libéraux. Ces taux de participation sont supérieurs à celui de 2008, où 57 % des Québécois avaient voté. Il s’agit du taux le plus bas depuis plus de 70 ans.

Réactions
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, croit que Jean Charest ferait preuve de cynisme en déclenchant une campagne en août puisque les gens ont la tête ailleurs. Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a reconnu que cette situation n’est pas idéale bien qu’il juge que les Québécois sont prêts puisqu’ils en ont ras le bol du gouvernement.

Parlez-en en bien ou en mal…
Les analyses d’Influence Communication ont permis d’établir une corrélation entre le poids médiatique d’un parti et ses résultats aux élections. «On a découvert qu’à chaque campagne, le parti politique le plus médiatisé est toujours celui qui est élu», explique-t-il.

« Les politiciens c’est comme une marque de savon: pour avoir envie de l’acheter, il faut la voir dans les médias, il faut faire de la pub et de la pub, ce n’est pas un débat d’idées. C’est un concours de popularité», a-t-il poursuivi.

Bref, plus les médias parlent d’un politicien, plus les citoyens veulent voter pour lui et plus les citoyens penchent pour un candidat, plus les médias en parlent.

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