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L’hécatombe de bernaches causée par la foudre

Ruisseau Bertrand, au niveau de la rue Frederick Banting, dans le Technoparc à Saint-Laurent, Montréal, QC, le 2 avril 2016. Coulée verte du ruisseau Bertrand. Photo: Johanna Pellus/TC Media

MONTRÉAL — Tout indique que c’est la foudre qui est à l’origine de la mort subite d’une cinquantaine de bernaches, dont les cadavres ont été découverts jeudi matin dans l’eau du fleuve Saint-Laurent, à Contrecoeur, en Montérégie.

C’est du moins l’hypothèse préliminaire à laquelle en viennent les spécialistes de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à qui l’on a confié la nécropsie des oiseaux décédés.

«Il y a quelques petites lésions au niveau du coeur qui peuvent être suggestives d’un impact par la foudre», a expliqué le docteur Stéphane Lair, directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, en entrevue avec La Presse canadienne vendredi.

Le docteur Lair a indiqué par ailleurs que tous les oiseaux semblent être morts en même temps: «Les changements de putréfaction sont égaux d’un oiseau à l’autre, ce qui nous indique qu’ils sont tous morts sur une très courte période, tous en même temps».

Ce constat élimine la possibilité d’une intoxication — volontaire ou attribuable à la pollution — ou d’une maladie.

«Si c’était une intoxication ou une maladie comme un virus, on se serait attendu à avoir des animaux qui auraient dépéri. Ça peut être assez rapide, mais les animaux ne vont pas tous mourir dans la même minute ou la même heure; ils vont mourir le soir, la nuit, le matin et les carcasses seront dans un état de putréfaction variable», a précisé l’expert.

L’hypothèse de la foudre est d’ailleurs corroborée par la présence de cellules orageuses la veille de la découverte des oiseaux.

Le docteur Lair a toutefois admis que la chose lui est inédite: «C’est décrit, rapporté, mais moi, je ne peux pas me souvenir d’en avoir vu», a-t-il reconnu.

Il a ajouté que les spécialistes ont plutôt l’habitude de voir des oiseaux qui sont tombés du ciel, notamment des canards, après être entrés dans une cellule orageuse où l’on soupçonne qu’ils sont frappés par la foudre, une hypothèse difficile à prouver en raison de la suite des événements.

«L’éclair cause une espèce de crise cardiaque, le coeur arrête de battre et ils tombent au sol. Cet arrêt peut être temporaire ou permanent, mais si l’oiseau tombe de très haut, il va mourir. Ces oiseaux ont habituellement des fractures, des hémorragies.»

Quant aux électrocutions sur les lignes à haute tension, celles-ci laissent des traces de brûlures sur l’oiseau à l’entrée et à la sortie du courant.

Dans ce cas-ci, la présence des oiseaux dans l’eau, qui est conductrice d’électricité, crée un contact sur une grande surface de sorte qu’il est normal de ne pas trouver de brûlures locales.

Les pathologistes doivent maintenant faire des analyses histologiques sur différents organes pour s’assurer qu’il n’y a pas de présence de virus ou de maladie bactérienne et vérifier du même coup la présence de lésions qui pourraient être associées à la foudre, notamment des hémorragies au niveau du coeur.

Des analyses toxicologiques seront également réalisées pour s’assurer qu’il n’y a pas présence dans les contenus digestifs de composés toxiques.

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