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Demande d’action collective contre les CHSLD

Les mains d'une personne âgée
Un aîné en CHLSD. Photo: Archives Métro

MONTRÉAL — Le Conseil pour la protection des malades dépose une demande d’action collective contre les Centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) de la province pour maltraitance.

L’action vise à obtenir des dommages pour toutes les personnes qui ont résidé, ou qui résident encore, dans un CHSLD et «qui ont vécu la dégradation des soins et des services, et la maltraitance ces dernières années».

Le Conseil pour la protection des malades allègue que les coupes dans le réseau de la santé depuis 2015 ont mené à une détérioration des soins et des services offerts aux patients dans ces établissements.

L’organisation croit que des milliers de personnes parmi les 37 000 résidants de CHSLD privés et publics ont subi «des conditions indignes et abjectes».

Le porte-parole du Conseil, Paul Brunet, a fait valoir que les gens vivant dans ces établissements méritent un meilleur sort.

«Tant qu’on n’amènera pas les gens aux toilettes, je parle des gens qui ne sont pas incontinents, et qu’on va leur demander, sinon les forcer, d’évacuer dans leurs couches, c’est sûr qu’on va demander que les tribunaux sanctionnent», a fait valoir M. Brunet en conférence de presse à Montréal, mardi.

«Dans la grande majorité des CHSLD, les bureaux administratifs sont climatisés depuis fort longtemps, peu importe l’âge de la bâtisse. Dans la grande majorité des CHSLD, les chambres ne sont pas climatisées. Même les ressources toutes récentes qu’on vient de construire, dont une à Verdun, ne sont toujours pas climatisées, malgré ce qu’en dit le ministre», a-t-il ajouté.

L’action collective vise environ deux douzaines de CHSLD à travers la province.

«La persistance et la gravité des problèmes dénoncés dans la demande d’autorisation justifient que des mesures drastiques et immédiates soient prises pour pallier certaines situations urgentes», indique le Conseil pour la protection des malades.

Des allégations troublantes
Selon les allégations de la poursuite, des patients ont été forcés de porter une couche sans que cela soit nécessaire, des articles de base comme du shampoing, du savon et du dentifrice n’ont pas été fournis, et un montant a été demandé pour de l’air conditionné.

Des documents de cour allèguent que plusieurs CHSLD obligent les résidants à payer pour des médicaments et des services de lessive qui devraient être normalement inclus dans les montants réguliers versés par les patients.

Les documents allèguent aussi que plusieurs résidants et leurs proches doivent payer le personnel sous la table afin de simplement obtenir un changement de couche.

«Les CISSS et les CIUSSS nous répondent qu’ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, et cela, évidemment, n’est pas suffisant en regard du droit constitutionnel de ces personnes à recevoir des soins qui sont dignes, sécuritaires et qui respectent leur intégrité physique», a dit M. Brunet.

Le principal plaignant est Daniel Pilote, résidant dans un CHSLD depuis quatre ans, qui affirme avoir été victime de maltraitance. Il veut faire appel aux tribunaux pour améliorer les conditions de vie et obtenir justice pour lui-même et pour d’autres.

«Le ministre de la Santé est le plus haut chef de la direction, et moi, le plus bas, en tant que patient. Je suis maltraité, alors je vais utiliser la justice pour obtenir compensation avec l’action collective», a fait valoir M. Pilote.

Le Réseau FADOQ dit partager la vision du Conseil pour la protection des malades, soulignant qu’il dénonce lui-même depuis dix ans les «piètres conditions de vie imposées aux résidants des CHSLD».

«Il est dommage que le gouvernement soit toujours en mode réaction. Est-ce qu’il faudra un recours collectif pour le forcer à prendre ses responsabilités et à s’occuper convenablement des personnes les plus vulnérables de notre société? Chose certaine, le Réseau FADOQ entend suivre ce dossier de très près», a dit par communiqué le président de l’organisation, Maurice Dupont.

Améliorations continues
En mêlée de presse à Saint-Félicien, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, M. Couillard a dit comprendre l’indignation, mais a fait valoir que des améliorations continuaient d’être apportées au réseau.

«Des exemples donnés (dans les médias) suscitent l’indignation. Personne ne peut tolérer, et ne doit tolérer ça. Ceci dit, moi je sais que dans la majorité de nos CHSLD, les soins sont de grande qualité. On a ajouté beaucoup de ressources, beaucoup de nouveau personnel, beaucoup de rénovations, de nouveaux CHSLD, des soins d’hygiène, d’alimentation, on est en travail continu d’amélioration. Est-ce qu’il y a encore des gestes inacceptables qui sont posés? On le voit bien, et on doit le condamner tout le monde ensemble», a affirmé le premier ministre.

Également au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a soutenu que le traitement réservé aux aînés dans les CHSLD était «gênant».

«C’est le résultat de 15 années de gouvernement libéral. Ça n’a pas de bon sens que les malades soient obligés de faire un recours collectif pour qu’on traite bien nos aînés dans nos CHSLD», a-t-il affirmé.

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