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Des objectifs de réduction des émissions ambitieux pour le Canada en 2020

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang / La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Canada sera prêt à établir des objectifs plus stricts de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre lorsque l’accord de Paris sur les changements climatiques entrera en vigueur à la fin de 2020, affirme la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna.

Celle-ci se rendra en Pologne la semaine prochaine pour la 24e réunion annuelle des Nations unies sur le changement climatique. Les dirigeants du monde sont censés décider de la manière dont chaque pays sera tenu responsable de sa réduction promise d’émissions de carbone.

Une discussion secondaire concerne les demandes des pays de se fixer des objectifs plus ambitieux. La réunion de décembre, connue sous le nom de Conférence des Parties (ou COP24), intervient deux mois après que les scientifiques du changement climatique ont averti le monde que sans réduction significative des émissions, la planète serait en proie à des changements climatiques irréversibles et dévastateurs.

Selon le rapport d’octobre, le Canada doit réduire ses émissions de moitié pour pouvoir jouer son rôle. L’objectif actuel du Canada est de les réduire d’environ 27%.

La ministre McKenna a hésité à fixer des objectifs plus ambitieux, alors que le Canada est toujours incapable d’atteindre ses cibles les plus basses.

En entrevue, elle a toutefois reconnu qu’«en 2020, tout le monde devra revenir et être plus ambitieux», et elle a assuré que le Canada le ferait.

Catherine McKenna a ajouté que d’ici cette date, des normes devront être définies en Pologne pour aider le monde à faire le point sur ses progrès et pour garantir l’utilisation de règles universellement comprises. Cela permettra de s’assurer que lorsqu’un pays dira que ses objectifs sont atteints, ils le seront réellement.

La rédaction d’un règlement lors de la réunion de ce mois-ci sera d’autant plus difficile après l’élection de plusieurs gouvernements moins enthousiastes vis-à-vis de l’accord de Paris.

Sous l’impulsion du président Donald Trump, les États-Unis se préparent à se retirer de l’accord de Paris à la première occasion, c’est-à-dire en 2020. Le gouvernement nouvellement élu au Brésil a promis de faire la même chose. Le gouvernement brésilien vient également d’annuler le projet d’accueillir la réunion annuelle de la COP en 2019.

Les objectifs de l’accord de Paris
L’accord de Paris, signé par tous les pays du monde, vise à réduire suffisamment la quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère pour que l’augmentation de la température mondiale moyenne ne dépasse pas 2 degrés Celsius par rapport à la période préindustrielle, et aussi proche que possible de 1,5 degré.

La température moyenne dans le monde s’est déjà réchauffée d’au moins 1 degré par rapport au 19e siècle et continue de se réchauffer d’environ 0,2 degré chaque décennie. Au rythme actuel des émissions, les scientifiques prévoient que la planète connaîtra un réchauffement de 1,5 degré d’ici 2052. Après cela, l’impact sur la santé humaine et les écosystèmes deviendra beaucoup plus problématique.

Catherine Abreu, directrice du Réseau action climat Canada, s’est dite «ravie» que le Canada parle enfin d’augmenter ses objectifs.

«C’est une chose pour laquelle le Canada s’est vraiment préparé», a-t-elle déclaré.

En prévision de la formulation de nouveaux objectifs, le Canada lance un nouvel institut sur les changements climatiques. L’organisme de recherche et de politiques est censé ouvrir ses portes au cours de la prochaine année. Il conseillera le gouvernement sur la manière dont ses politiques existantes fonctionnent et sur les autres mesures à prendre. Le gouvernement prévoit lui accorder 20 millions $ sur cinq ans.

Mme Abreu espère que l’institut sera plus qu’un autre groupe de réflexion. Elle voudrait que ce soit l’organisation qui évalue les progrès réalisés par le Canada pour atteindre ses objectifs en matière d’émissions.

Trente-trois membres du Réseau action climat ont écrit cette semaine à la ministre McKenna et au premier ministre Justin Trudeau pour leur demander de fixer dans une loi les objectifs en matière d’émissions. Cela obligerait non seulement le gouvernement à atteindre ses objectifs, mais rendrait un recul plus difficile pour les futurs gouvernements.

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