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Des boîtes de dons qui deviennent des pièges

Photo: Patrick Deschamps/TC Media

VANCOUVER — Au moins sept personnes sont mortes dans différentes régions du pays après s’être retrouvées coincées dans des boîtes de dons de vêtements, des tragédies qui ont incité des citoyens à demander que ces «pièges mortels» soient immédiatement sécurisés ou retirés.

Un homme de 34 ans a été trouvé dans une de ces boîtes à West Vancouver dimanche. Il est devenu la cinquième personne à mourir de cette façon depuis 2015 en Colombie-Britannique. Un homme de 32 ans a été retrouvé mort dans une boîte de dons à Cambridge, en Ontario, en novembre, et un homme dans la vingtaine a perdu la vie de façon similaire à Calgary en juillet 2017.

Jeremy Hunka, du refuge Union Gospel Mission à Vancouver, considère que les décès de cinq personnes en Colombie-Britannique, dont quatre font encore l’objet d’une enquête du coroner, sont inacceptables.

«C’est impensable et il est temps de régler ce problème, a-t-il lancé mercredi. Trop de nos visiteurs, qui auraient pu avoir une chance de s’en sortir dans la vie, meurent d’une mort atroce à l’intérieur d’une boîte de dons ou suspendus à elle.»

M. Hunka a indiqué que les sans-abri essaient souvent de retirer des objets de ces boîtes ou de s’y réfugier par temps froid sans se rendre compte des risques pour leur sécurité.

«Des personnes sont mortes, et ces boîtes sont devenues des pièges mortels, a-t-il lancé. Ça me dépasse de penser qu’elles sont encore utilisées.»

Il estime que les oeuvres de charité devraient trouver d’autres moyens de collecter des dons ou s’en débarrasser.

Le professeur Ray Taheri, de la faculté de génie de l’Université de la Colombie-Britannique, a affirmé que de retirer les 2000 boîtes qui se trouvent uniquement en Colombie-Britannique pourrait coûter jusqu’à un million de dollars et que cela entraînerait des problèmes d’entreposage.

Il a déclaré que la mort d’une femme dans une boîte de dons d’un centre communautaire de Vancouver en juillet l’avait incité à demander à ses étudiants de redessiner ces boîtes ou de trouver des moyens de sécuriser celles qui sont actuellement utilisées, ce qui semble être la meilleure option.

L’une des idées proposées implique l’installation d’un mécanisme qui verrouillerait les boîtes de dons tant qu’un poids d’environ neuf kilogrammes n’est pas placé à l’intérieur, tandis qu’une autre impliquerait d’appuyer sur un bouton pour y déposer des articles, a décrit M. Taheri, ajoutant que cela empêcherait les personnes de s’y pencher.

«Il y a un sentiment d’urgence», a-t-il déclaré à propos du concours entre étudiants pour trouver une solution.

Divers organismes de la région de Vancouver utilisent différents types de boîtes et M. Taheri les a toutes étudiées.

«Décidément, le design d’aucune des boîtes que j’ai vues ne tient compte de la question: « Et si quelqu’un essayait de pénétrer à l’intérieur? »».

Des étudiants de quatrième année achèveront le projet gagnant et les entreprises qui exploitent ces boîtes recevront un ensemble comprenant un manuel leur permettant de fabriquer des pièces afin que les boîtes ne posent plus aucun problème, a déclaré M. Taheri.

Il a déclaré avoir contacté une association de personnes avec une déficience intellectuelle, qui gère 400 boîtes, dont une dans laquelle une femme est décédée l’été dernier, pour procéder à des essais et prévenir de futurs problèmes.

Jerry Dobrovolny, le directeur général des services d’ingénierie de la ville de Vancouver, a déclaré que la boîte de dons, qui a une porte à fermeture automatique, a été retirée par l’association à la demande de la Commission des parcs de Vancouver.

Cependant, des boîtes similaires situées près du centre-ville devaient être retirées au plus tard le 30 novembre et la plupart l’ont été, a-t-il déclaré.

Kevin Chan, un porte-parole de l’association, a déclaré que les vêtements étaient vendus à une friperie populaire et que les profits permettent de venir en aide à près de 1600 personnes dans la région de Vancouver.

L’association récupère également des vêtements à domicile, mais M. Chan a précisé que les profits ne sont pas aussi élevés avec cette méthode de collecte.

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