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D’autres cas possibles de stérilisation forcée de femmes autochtones

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld / La Presse Canadienne

OTTAWA — La sensibilisation accrue au pays face à la stérilisation forcée des femmes autochtones amène certains à se demander si d’autres femmes vulnérables pourraient avoir subi le même sort, selon une sénatrice de l’Ontario.

La sénatrice Yvonne Boyer a proposé à un comité du Sénat d’étudier les récentes allégations de femmes autochtones qui disent avoir été forcées à se faire ligaturer les trompes. Elle s’inquiète maintenant des droits reproductifs d’autres femmes vulnérables.

Mme Boyer estime que la chambre haute devrait aussi se pencher sur les femmes pauvres, issues des minorités visibles, et qui éprouveraient des handicaps physiques ou des problèmes de santé mentale.

Cet automne, la sénatrice a attiré l’attention de tout le pays et du monde entier après qu’elle eut révélé les allégations de stérilisation forcée des femmes autochtones.

Avant d’être nommées au Sénat, Mme Boyer et la médecin métisse Judith Bartlett avaient réalisé une évaluation externe des plaintes dans la région de Saskatoon.

Ses craintes sur d’autres cas possibles sont partagées par la sénatrice Kim Pate.

«Je pense que nous allons découvrir que cela est arrivé à beaucoup de femmes pauvres, en particulier les femmes racialisées et autochtones, et en particulier les femmes ayant des problèmes de santé mentale», a déclaré Mme Pate en entrevue.

Mme Pate, qui a longtemps travaillé comme avocate avant son arrivée à la chambre haute, croit qu’il est nécessaire d’aider à comprendre la situation et d’y remédier.

Les sénatrices Boyer et Pate envisagent également de mener une étude différente sur la stérilisation des femmes et des filles en prison.

Mme Pate a déclaré que l’examen devrait se dérouler de manière sensible et empathique afin de protéger la vie privée et l’intégrité des femmes et des filles qui auraient pu subir ce sort.

La ministre Philpott préoccupée

Les préoccupations relatives à la stérilisation possiblement forcées des femmes marginalisées sont également à l’ordre du jour de la ministre des Services aux Autochtones, Jane Philpott, qui est elle-même médecin.

En novembre, elle a déclaré à La Presse canadienne que la stérilisation forcée de personnes vulnérables, y compris les Autochtones, était une «très grave violation des droits de la personne» qui a été commise à divers degrés au Canada pendant une longue période.

Elle a félicité Mme Boyer d’avoir soulevé la question au Sénat.

«C’est une question extrêmement importante qui n’a pas attiré l’attention sur elle dans la mesure où elle aurait dû l’être dans le passé», a souligné Mme Philpott. «Je soutiens absolument ses efforts pour mener une étude appropriée à ce sujet.»

En décembre, la ministre Philpott et sa collègue à la Santé, Ginette Petitpas Taylor, ont également envoyé une lettre aux provinces, aux territoires et aux membres du domaine médical afin de proposer un groupe de travail sur les compétences culturelles en matière de santé.

Dans une déclaration publiée cette semaine, le Nunavut a confirmé que George Hickes, ministre de la Santé du territoire, avait répondu aux ministres fédéraux; les responsables du ministère étaient impatients de participer à la création du groupe de travail.

Pour sa part, le Collège des médecins et chirurgiens de la Saskatchewan a déclaré avoir reçu une brève lettre du gouvernement fédéral, ajoutant que tout commentaire supplémentaire serait «prématuré» pour le moment.

Le Collège des médecins et chirurgiens de l’Alberta a également confirmé avoir reçu la lettre du gouvernement fédéral en décembre, précisant que son président avait répondu pour demander plus d’informations sur le groupe de travail pour envisager une participation.

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