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Meurtre «par compassion»: début du procès de Michel Cadotte

Michel Cadotte leaves the Montreal courthouse, Tuesday, July 25, 2017. Cadotte, 56, was charged in February with second-degree murder, one day after his wife, Jocelyne Lizotte, 60, was discovered in cardiac arrest at a long-term care facility. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: La Presse canadienne

MONTRÉAL — Un Montréalais accusé d’avoir mis fin aux jours de sa femme malade s’était renseigné un an auparavant sur l’aide médicale à mourir, mais on l’avait informé que la dame n’y avait pas droit en raison de son diagnostic avancé d’Alzheimer, a-t-on appris mardi au procès pour meurtre au deuxième degré.

Michel Cadotte, âgé de 57 ans, a plaidé non coupable relativement au décès de Jocelyne Lizotte, retrouvée morte dans sa chambre d’un établissement de soins de longue durée à Montréal en 2017. Le couple était marié depuis 19 ans.

La Couronne a raconté mardi aux jurés que vers midi, le 20 février 2017, alors que Mme Lizotte était alitée au quatrième étage de l’établissement, son mari lui a mis un oreiller sur le visage.

La dame de 60 ans souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis une dizaine d’années et vivait depuis un peu plus de trois ans au Centre Émilie-Gamelin, un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).

Pendant ces années, M. Cadotte ne gérait pas très bien les problèmes de santé de sa femme, a déclaré le procureur Antonio Parapuf aux huit hommes et quatre femmes du jury.

Le matin du meurtre, il était censé aller travailler avec le frère de Mme Lizotte, Sylvain. Il s’est plutôt rendu au CHSLD et lorsqu’une infirmière a tenté d’entrer dans la chambre à 12 h 45, M. Cadotte a bloqué la porte.

«Ce jour-là, Michel Cadotte a choisi de lui enlever la vie», a laissé tomber le procureur, mardi.

Quinze minutes plus tard, l’accusé a demandé à un préposé aux bénéficiaires de composer le 9-1-1 et il a annoncé que sa femme était morte, avant de sortir fumer à l’extérieur. Il a plus tard avoué à l’infirmière-chef qu’il avait étouffé sa femme, a raconté le procureur. Peu de temps après, il aurait contacté son beau-frère Sylvain par message texte pour lui avouer qu’il avait craqué. Il a également publié des messages sur sa page Facebook.

Le jury a appris qu’en février 2016, M. Cadotte avait pris des renseignements afin d’obtenir l’aide médicale à mourir pour sa femme. Il a alors appris que Mme Lizotte n’était pas admissible parce que son état mental ne lui permettait pas de donner «un consentement éclairé», et parce qu’elle n’était pas considérée comme «en fin de vie».

«Son état de santé s’était détérioré à un point tel qu’elle ne pouvait plus s’occuper d’elle-même, ne pouvait plus communiquer, et ne reconnaissait plus ses proches, a soutenu mardi le procureur de la Couronne. Mme Jocelyne Lizotte était dans un état de grande vulnérabilité».

Une médecin qui l’avait soignée après son admission au CHSLD, et qui a constaté son décès, devrait venir témoigner au procès que compte tenu du stade avancé de la maladie d’Alzheimer, l’établissement ne pouvait plus que lui assurer un certain confort, a déclaré Me Parapuf. Quatre employés du CHSLD et plusieurs policiers devraient par ailleurs venir témoigner pour la Couronne que M. Cadotte avait l’intention de tuer sa femme ce jour-là.

Le premier témoin, mardi, était une policière experte en scènes de crime, qui a décrit ce qu’elle avait trouvé dans la chambre. Un oreiller a ainsi été exhibé au jury et a été déposé en preuve.

Le procès est présidé par la juge Hélène Di Salvo, de la Cour supérieure du Québec.

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