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Harcèlement: Un comité externe examinera la GRC

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang/La Presse canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral crée un conseil consultatif externe, composé de civils, pour aider la GRC à se «moderniser» après des années de lutte contre l’intimidation et le harcèlement dans ses rangs — surtout à l’endroit des femmes.

Les membres de ce «Conseil consultatif intérimaire de gestion» seront en poste d’ici le 1er avril et des modifications législatives seront apportées ce printemps pour rendre ce conseil permanent, a indiqué mercredi en conférence de presse à Ottawa le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale. Le conseil comprendra jusqu’à 13 membres, nommés à temps partiel.

Au début, le mandat du conseil sera centré sur les priorités clés de la transformation de la GRC, notamment le soutien à l’élaboration d’une stratégie «axée sur la personne», la modernisation opérationnelle de la police fédérale ainsi que la santé et le bien-être des employés. Au fil du temps, le comité consultatif étendra aussi sa portée à d’autres domaines de la gestion: utilisation efficace des ressources, relations de travail, direction générale et stratégique, et mesure du rendement.

Le ministre de la Sécurité publique pourra demander à la commissaire de la GRC de requérir l’avis du conseil consultatif et de lui faire rapport, notamment sur les mesures prises à la suite de ces avis. Le conseil ne sera pas impliqué dans les enquêtes policières actives, en vertu du principe d’indépendance de la police.

Ottawa précise que le ministre de la Sécurité publique continuera d’être responsable de la GRC et d’exercer le leadership du portefeuille, y compris l’établissement de l’orientation stratégique et des priorités de la police fédérale. De même, la commissaire de la GRC, sous la direction du ministre, continuera d’exercer son autorité en matière de contrôle et de gestion.

Cette initiative constitue la réponse du gouvernement libéral à deux rapports très critiques sur le harcèlement au sein de la GRC, publiés en 2017.

Recommandations acceptées
Dans le premier cas, la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC avait conclu que la police fédérale manquait à la fois de volonté et de capacité pour faire face aux défis qui affligent ses milieux de travail. Cette commission avait exhorté le gouvernement à instaurer une forme de gouvernance civile ou de surveillance de ce corps policier de type paramilitaire.

Le deuxième rapport avait été rédigé par la vérificatrice générale, Sheila Fraser, et portait sur le traitement de quatre poursuites pour harcèlement intentées par des femmes de la GRC. Mme Fraser pressait elle aussi le gouvernement à apporter des réformes substantielles.

Le ministre Goodale a déclaré mercredi que le gouvernement acceptait toutes les recommandations contenues dans ces deux rapports.

Depuis ce temps, Brenda Lucki est devenue la première femme à diriger de façon permanente la GRC, lorsqu’elle a succédé l’année dernière à Bob Paulson au poste de commissaire. Avant de partir, M. Paulson avait présenté des excuses aux centaines de femmes victimes de discrimination et de harcèlement depuis quatre décennies. La GRC venait alors de régler à l’amiable des actions collectives pour des allégations qui jetaient un discrédit sur le corps policier.

Le gouvernement Trudeau a demandé à Mme Lucki de moderniser et de réformer la culture au sein de la GRC, de protéger les employés contre le harcèlement et la violence en milieu de travail, et de favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones.

Dans sa lettre de mission adressée à la commissaire Lucki l’an dernier, le ministre Goodale lui demandait également de s’assurer que la GRC soit représentative de la population diversifiée du Canada, en adoptant la parité hommes-femmes et en veillant à ce que les femmes, les Autochtones et les groupes minoritaires soient mieux représentés dans les postes de direction.

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