Les Canadiens veulent plus de parcs, mieux entretenus
Les Canadiens ont constaté pendant le confinement l’importance d’avoir des parcs près de leur domicile afin de pouvoir profiter de la nature et s’aérer l’esprit. La crise sanitaire a toutefois permis de noter un manque d’espaces verts dans plusieurs villes et des lacunes dans leur entretien, notamment à Montréal.
L’organisme de bienfaisance Les Amis des Parcs a publié jeudi les résultats d’un sondage mené le mois dernier auprès de 51 villes du pays et de plus de 1600 Canadiens afin d’aborder le rôle que jouent les parcs en temps de pandémie. Parmi les citoyens, 70% ont indiqué avoir vu leur intérêt pour les parcs et les espaces verts augmenter dans les derniers mois.
«Ce qu’on réalise, c’est que les parcs et les espaces verts sont devenus encore plus importants pour les Canadiens», souligne Jake Tobin Garrett, qui est l’auteur du dernier rapport annuel de l’organisme, paru cette semaine. Plus de 80% des répondants au sondage constatent d’ailleurs l’importance accrue qu’ont joué dans les derniers mois les parcs près de leur domicile sur leur santé mentale, tandis que près de 50% des personnes vivant seules soulignent que ceux-ci leur ont permis de conserver des rapports sociaux.
Achalandage
Le sondage démontre d’ailleurs qu’une majorité de Canadiens (53%) sont favorables à un réaménagement de certaines rues au profit des piétons dans le contexte de la crise sanitaire. À cet égard, la Ville de Montréal a d’ailleurs décidé cet été de piétonniser plusieurs artères commerciales. Il s’agit notamment de la rue Wellington, dans Verdun, de l’avenue du Mont-Royal et de la rue De la Commune Est, dans le Vieux-Montréal. Des liens piétons et cyclables ont aussi vu le jour afin de relier divers parcs de la métropole.
En contrepartie, toutefois, les parcs ont fait face à un «sur-achalandage», dans la métropole québécoise comme dans plusieurs autres villes, constate l’agente de développement pour Montréal au sein de l’organisme, Caroline Magar. Un peu plus de 60% des répondants au sondage ont d’ailleurs fait part d’un achalandage trop important dans les parcs de leur ville pour respecter la distanciation physique. Ils constatent aussi le manque de toilettes publiques accessibles dans ces lieux.
«On a vu une redistribution des ressources pour faire des voies actives sécuritaires et moins pour entretenir les parcs», soulève Caroline Magar, qui souligne notamment «les poubelles qui débordent» souvent dans les parcs de Montréal, qui manquent d’entretien.
«Il y aussi la question de l’équité territoriale. Il y a clairement des secteurs où les gens ont eu moins accès à des espaces verts parce qu’il en manque dans leur arrondissement.» -Caroline Magar, agente de développement à Montréal pour Les Amis des parcs
Campements démantelés
L’organisme constate en outre qu’à peine 16% des municipalités sondées ont cessé de démanteler des camps de fortune mis en place par des personnes en situation d’itinérance dans des parcs dans le cadre de la crise sanitaire. Plusieurs organisations, incluant les Nations Unies, ont pourtant recommandé de tolérer ceux-ci pour des raisons de santé publique.
Après avoir toléré ces camps de fortune pendant une partie de la pandémie, le Service de police de la Ville de Montréal a repris au début du mois de juin le démantèlement de ceux-ci dans plusieurs parcs de la métropole. «En se déplaçant ailleurs, [les sans-abri] s’exposent alors à plus de risques de surdoses ou d’agressions dans le cas des femmes», soulève l’organisatrice communautaire du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, Mariana Racine Méndez.
Contacté par Métro, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a indiqué que la reprise de ces démantèlements a eu lieu après que la Ville ait pris connaissance de «certaines situations préoccupantes de violence, de criminalité ainsi que des actes de vandalisme». La Ville continue toutefois de tolérer les «tentes individuelles» la nuit dans les parcs, indique son attachée de presse, Geneviève Jutras.