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Le scandale UNIS fait mal au gouvernement Trudeau, mais encore…

Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Justin Trudeau Photo: Josie Desmarais/Métro

La tenue potentielle d’une élection à l’automne pourrait ne pas avoir l’effet escompté par les partis d’opposition. Selon deux sondages, le scandale impliquant le premier ministre Justin Trudeau et l’organisme caritatif UNIS ne coûterait pas le pouvoir au gouvernement.

Toujours est-il que l’opinion des Canadiens envers le premier ministre a été plombé par les péripéties qui mèneront M. Trudeau à témoigner devant le Comité permanent des finances jeudi. Selon un récent coup de sonde de la firme Angus Reid, 53% des Canadiens ont vu «leur opinion [de l’élu libéral] baisser en un mois».

Le taux d’approbation de M. Trudeau, qui avait remonté au-delà des 50% durant le plus fort de la pandémie, se serait désormais abaissé à 44%, souligne la firme de sondage.

À ces chiffres s’ajoutent ceux du groupe EKOS, qui notait cette fin de semaine une baisse fulgurante des intentions de vote libérales depuis l’éruption de l’affaire UNIS.

«L’avance de onze points que les libéraux détenaient il y a un mois a rétréci à cinq, écrit la firme dans son dernier sondage politique. Toutefois, certains signes démontrent que les impacts de ce scandale se dissipent déjà.»

Si bien, constate l’Institut Angus Reid, que «plus de la moitié (56%) disent que le scandale ne coûtera pas à Trudeau son gouvernement minoritaire».

Des menaces d’élections

Le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois ont tous deux demandé la semaine dernière la démission immédiate du premier ministre. Ils brandissent également la menace d’une motion de censure, qui – dépendant de l’avis du Nouveau parti démocratique – pourrait mener à la dissolution du Parlement dès cet automne.

Les Canadiens seraient alors forcés de retourner aux urnes, à peine un an après les élections générales 2019. Lesquelles avaient donné au gouvernement Trudeau un second mandat consécutif.

Qu’est-ce que l’affaire UNIS?

Le premier ministre et son ministre des Finances, Bill Morneau, nagent en plein scandale depuis le début du mois de juillet.

Les oppositions leur reprochent d’avoir accordé à l’organisme UNIS le contrat de gestion d’un programme de bénévolat étudiant de 900 M$. Le cœur du problème: M. Morneau lui-même ainsi que certains membres de la famille du premier ministre ont reçu dans les dernières années d’importantes sommes en argent de la part du groupe caritatif.

De passage devant le Comité des finances la semaine dernière, le ministre Morneau a admis avoir accepté d’UNIS des prêts de plus de 40 000$ pour des vacances en Équateur et au Kenya.

Pour sa part, le premier ministre convient qu’il aurait dû se récuser des discussions du cabinet. La décision finale, maintient-il toutefois, a été prise par la fonction publique fédérale.

Le commissaire à l’éthique de la Chambre des communes étudiera cet automne les agissements du gouvernement. C’est la troisième fois depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux en 2015 qu’il porte sa loupe sur de potentiels problèmes de conflits d’intérêts impliquant M. Trudeau.

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