PQ: pour du logement social dans le projet de loi de relance
Les 380 lits annoncés par Québec pour loger les campeurs de la rue Notre-Dame ne sont «qu’une solution temporaire», selon le Parti québécois (PQ). Le troisième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale invite le gouvernement à ajouter des projets de logement social dans son projet de loi de relance économique.
L’Assemblée nationale doit bientôt procéder à l’étude article par article du projet de loi 66, déposé en septembre par la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel. Nouvelle mouture du controversé projet de loi 61 – abandonné cet été –, la mesure vise notamment à «accélérer» quelque 180 projets d’infrastructure.
Or, comme dans le «PL61», le nouveau projet de loi gouvernemental ne prévoit aucun projet de logement.
«Le PL66 est censé être un plan d’accélération pour des projets qui sont urgents pour le Québec. Si on parle d’urgence, on ne peut pas faire fi de la situation de l’itinérance», martèle au bout du fil le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
Plus que du temporaire
S’il se réjouit de voir l’ajout de près de 400 lits temporaires pour loger les personnes en situation d’itinérance à Montréal, le leader péquiste souhaite voir pousser des mesures plus pérennes.
«Il faut se tourner vers le gouvernement du Québec», indique «PSPP», qui accuse la Coalition avenir Québec de n’avoir inclus dans son PL66 que des promesses électorales.
Liste fermée
Interrogée sur son ouverture à modifier la liste de projets inscrits au projet de loi 66, la ministre Sonia LeBel avait indiqué au mois de septembre que tout était possible, mais que l’«objectif» demeurait de ne pas y apporter de modification.
«Il faut se donner l’espace de discuter, mais la liste est fermée», avait-elle dit, avant de se défendre de ne pas avoir inclus de projet locatif au projet de loi.
«Il faut comprendre que le projet de loi 66, on accélère les processus pour les projets gouvernementaux. Les projets de logements sociaux sont des projets qui émanent de la communauté, donc ce n’est pas quelque chose que le projet de loi pouvait faire. Ça n’aurait pas été utile.» – Sonia LeBel
Des propos qui faisaient écho aux arguments de la ministre Laforest quelques jours après le dépôt du PL 61. En fait, selon elle, les projets de logements ne nécessitent tout simplement pas «d’accélération dérogatoire».
«Si les choses ne nécessitaient pas d’accélération, la CAQ doit justifier comment, en deux ans de gouvernance, on n’a fait aucun progrès sur le logement social», déplore Paul St-Pierre Plamondon.
15 000
À son arrivée au pouvoir, la Coalition avenir Québec s’était donné comme objectif de terminer 15 000 projets de logement social et abordable déjà annoncés plutôt que d’en annoncer de nouveaux.
En août, durant les études de crédits budgétaires, la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, avait confirmé la réalisation d’un peu moins de 3000 logements depuis 2018. S’ajoutaient à cela plus de 6000 unités dans la machine.
Québec a aussi conclu une entente fort attendue avec Ottawa le mois dernier afin d’injecter près de 4 G$ dans le logement. Une part importante de cette enveloppe ira dans la rénovation d’habitations à loyer modique, alors qu’une deuxième, plus petite, servira à la construction d’environ 2800 à 4000 unités sur dix ans.