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#MoiAussi: les Courageuses perdent en Cour suprême contre Gilbert Rozon

Gilbert Rozon au palais de justice de Montréal lors des audiences pour une accusation de viol. Il est aussi poursuivi au civil par le groupe Les Courageuses.
Gilbert Rozon Photo: Josie Desmarais/Métro

Le groupe de femmes surnommé les Courageuses ne pourra pas se réunir dans un seul recours collectif contre Gilbert Rozon: la Cour suprême a refusé d’entendre leur appel.

Dans une décision publiée lundi, le plus haut tribunal au pays refuse d’entendre la cause des Courageuses. Celles-ci avaient demandé un recours collectif contre le fondateur de Juste pour rire après le dévoilement de nombreuses allégations d’agressions et de harcèlement sexuels dans la foulée du phénomène #MoiAussi.

La Cour supérieure leur avait accordé ce droit, mais la Cour d’appel a renversé la décision du tribunal de première instance dans une décision partagée. La Cour suprême maintient cette décision contre les Courageuses.

Le groupe de femme réclamait plus de 10 M$ en dommages à l’ex producteur pour des dommages pour ce qu’elles allèguent avoir subi.

Selon elles, M. Rozon aurait fait au moins 20 victimes sur une période de 34 ans, de 1982 à 2016, ce que réfute fermement l’homme de 66 ans.

Opposition à la demande

Le jugement porte uniquement sur la manière de poursuivre l’ancien dirigeant de Juste pour rire. Le fond de l’affaire n’a jamais été entendu et des poursuites individuelles ne sont pas exclues.

Gilbert Rozon s’était opposé à la demande arguant notamment que les critères pour pouvoir intenter une action collective n’étaient pas rencontrés.

Il fait notamment valoir qu’il n’y a pas de lien commun entre les fautes alléguées, ni entre les femmes du groupe et leurs situations respectives.

La Cour d’appel a tranché en ce sens, estimant que les victimes alléguées de Gilbert Rozon n’avaient pas assez de points en commun pour justifier une action collective.

Réactions

La porte-parole des Courageuses, Patricia Tulasne, a déclaré au micro de TVA que la décision est comme une «gifle» donnée à toutes les victimes d’agressions sexuelles.»

Une autre membre du collectif, Anne-Marie Charrette, évoque «une injustice incroyable», rapporte La Presse.

Selon le média, Mme Charrette estime que la Cour suprême a raté une occasion de montrer «une volonté de changement».

La recherchiste a qualifié la décision de «blessante», mais ne compte pas baisser les bras.

De son côté, la comédienne Patricia Tulasne considère irréaliste pour les demanderesses d’entreprendre des poursuites individuelles contre Gilbert Rozon. Leur décision ne serait toutefois pas prise.

Procès pour viol

Outre cette demande d’action collective, Gilbert Rozon subit présentement un procès pour viol et attentat à la pudeur.

La plaignante, dont l’identité doit demeurer confidentielle, accuse Gilbert Rozon de l’avoir violée après une soirée dans un bar de Saint-Sauveur, 40 ans plus tôt.

Après avoir refusé les avances de l’homme, la femme aurait dormi seule. Elle allègue toutefois qu’il était sur elle à son réveil.

Rozon a toujours nié les accusations. Selon son témoignage, ce serait plutôt la plaignante qui l’aurait réveillé en le «chevauchant».

Les plaidoiries se poursuivront jeudi au palais de justice de Montréal. Ce sera alors au tour de l’avocat de la poursuite, Bruno Ménard, de plaider. La juge Mélanie Hébert devra ensuite évaluer l’ensemble des preuves pour prendre une décision.

Par ailleurs, M. Rozon poursuit en diffamation les animatrices Julie Snyder et Pénélope McQuade en diffamation pour pour leurs propos tenus à son endroit à l’émission La semaine des 4 Julie.

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