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Alexandre Cloutier: «Chaque jour me rapproche de la victoire»

Photo: Denis Beaumont/Métro

À quelques semaines de l’élection du nouveau chef du Parti québécois (PQ), Métro a rencontré chacun des quatre candidats: Pierre CéréAlexandre Cloutier, Martine Ouellet et Pierre Karl Péladeau. Jusqu’à vendredi, les entrevues seront publiées, en ordre alphabétique.

CV d’Alexandre Cloutier

  • Âge : 37 ans
  • Métier : Avocat
  • Études : Études supérieures en droit, dont un doctorat en droit constitutionnel
  • Mentor : «C’est le cumul des gens extraordinaires qui m’entourent, un comité de sages.»

Bernard Drainville a abandonné la course la semaine dernière pour se rallier à Pierre Karl Péladeau. Ce dernier a tellement d’appuis que M. Drainville ne voyait plus l’intérêt de se battre. Quel sens accordez-vous au fait de poursuivre la course?
Lâcher à trois semaines du vote, je ne pense pas que c’est une bonne idée. Ça fait sept mois que je suis dans cette course, et chaque jour, je reçois de nouveaux appuis. Chaque jour, je me rapproche de mon objectif, qui est de gagner. En politique, les tendances sont difficiles à inverser. Quand j’ai commencé, j’étais bon dernier; maintenant, je suis bon deuxième. En même temps, je ne suis pas là pour moi, je suis là pour le parti, pour le Québec. Je veux renouveler notre formation politique et inspirer les gens pour qu’ils se joignent à nous.

Si vous remportez la course, quel genre de chef comptez-vous être?
Un chef qui est à l’écoute, qui mise sur la force des gens assis autour de lui. Il faut mettre tout un chacun en valeur, en fonction de son expertise, de son bagage, de ses connexions.

Pierre Karl Péladeau semble avoir une image de fervent souverainiste plus forte que la vôtre. Devez-vous combattre cette image?
J’ai fait la proposition de démarrer un cycle pour l’indépendance du Québec dès maintenant et de réussir dès le prochain mandat du PQ. La première étape, c’est de définir le projet de pays. Il faut expliquer aux gens ce que ça changerait dans leur vie. Il faut ensuite mobiliser les gens comme jamais pour créer un véritable mouvement populaire.

Avec quels arguments pensez-vous convaincre la population?
Le principal argument, c’est de définir le modèle de société qu’on veut se donner. Je veux par exemple que l’éducation redevienne une véritable priorité nationale. Si on veut aller au bout de notre vision en éducation, ça nous prend tous nos leviers. J’ai proposé un virage vers l’indépendance énergétique. Ça veut dire que les Québécois doivent arrêter de financer les sables bitumineux de l’Alberta. Je veux qu’on se donne d’une politique nationale du numérique, mais encore là, ça prend tous les pouvoirs, incluant ceux du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Peu importe les sujets dont on va discuter, pour être cohérents, il faut qu’on ait tous nos pouvoirs.

Qu’est-ce qui n’a pas été fait par les gouvernements péquistes précédents pour rallier la population à la cause?
En 1995, on a terminé un cycle avec une défaite crève-cœur, mais on n’en a pas commencé de nouveau. On a oublié que les jeunes [qui sont aujourd’hui] dans les cégeps n’étaient pas nés lors du référendum. Ça veut dire qu’on a beaucoup à faire en termes de contenu, de définition du projet, du pourquoi de l’indépendance. On doit le faire dès l’élection du prochain chef.

Cette année encore, des étudiants manifestent. Qu’est-ce que vous entendez de leur message?
Je vais soutenir tous ceux qui vont se battre pour des inves­tissements importants dans le système d’éducation. Je veux ré­tablir la taxe sur les institutions financières pour réinvestir dans l’éducation la totalité du 500M$ que j’irais ainsi chercher. Plusieurs autres de mes propositions peuvent aussi les rejoindre. Je m’oppose au transport [du pétrole] des sables bitumineux sur le territoire québécois. Je suis opposé à la fracturation hydraulique pour [l’extraction du] pétrole de schiste. Et puis il faut parler de justice fiscale au Québec, pas juste de coupes. Il y a moyen d’être plus équitable et d’aller chercher plus de revenus.

Reconnaissez-vous le droit de grève des étudiants et faut-il l’encadrer?
Il est grand temps de le reconnaître. Des balises de gros bon sens seraient nécessaires, c’est-à-dire que les gens soient avertis du vote, que tous les étudiants aient accès à l’information, que le mandat soit précisé, que le vote puisse être fait de manière secrète.

Quels sont vos projets pour les citoyens de Montréal?
J’en ai plein. L’électrification des transports à Montréal m’apparaît être une très bonne avenue. Si on veut que les Mont­réalais utilisent le transport collectif, il faut qu’il soit plus efficace, accessible et abordable. Le système léger sur rail (SLR) est un véhicule prometteur pour réduire le trafic entre la rive sud et le centre-ville de Montréal. Il faut aussi offrir du logement abordable pour que les familles choisissent de vivre sur l’île de Montréal.

Vous vous êtes dissocié de la charte des valeurs présentée par le Parti québécois et vous vous réclamez plutôt du rapport Bouchard-Taylor. Pourquoi vous référer à ce rapport qui semble avoir été mis de côté par tous les gouvernements jusqu’à maintenant?
Ce rapport a huit ans, et pourtant, on n’a pas avancé d’un iota sur la question des accommodements raisonnables. Les recommandations du rapport Bouchard-Taylor pour interdire le port de signes religieux à ceux et celles qui sont en position d’autorité, ça m’apparaissait être la bonne approche. Reconnaître nos valeurs dans la charte québécoise des droits et libertés, c’est aussi une bonne idée.

Quel est l’événement marquant de votre campagne?
Le rassemblement au cabaret La Tulipe à Montréal, à la fin mars. Quand Louis-Jean Cormier m’a écrit sur mon adresse publique via mon site internet, on s’est tous demandé si c’était le vrai Louis-Jean Cormier. J’ai trouvé ça extraordinaire. Même chose quand le metteur en scène Serge Denoncourt m’a appelé pour me dire qu’il ferait tout pour m’appuyer.

L’appui des personnalités artistiques est important?
Pour un gars comme moi qui a un déficit de notoriété, oui. Ça m’a aidé à me faire connaître du grand public. Les artistes n’ont absolument rien à gagner en m’appuyant, mais ils font vraiment une différence.

En un mot, comment décririez-vous:

  • Pierre Céré?
    Conviction.
  • Martine Ouellet?
    Déterminée.
  • Pierre Karl Péladeau?
    Entrepreneur.

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