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Kim Campbell comprend ce que vit Hillary Clinton

OTTAWA – Le discours livré par le président américain Barack Obama à Ottawa, cette semaine, était ponctué de nombreuses références à l’histoire et à la culture canadiennes. Il a bien sûr mentionné le hockey, mais il a aussi souligné que le Canada est largement en avance sur les États-Unis pour avoir déjà eu un gouvernement dirigé par une femme.

«Ici, au Canada, une femme a déjà passé la porte du bureau le plus important au pays», a dit Barack Obama lors de son allocution à la Chambre des communes, se référant à Kim Campbell.

L’ancienne première ministre conservatrice s’est entretenue plus tôt cette semaine avec La Presse canadienne, se prononçant notamment sur l’éventualité qu’une femme, Hilary Clinton, devienne la première présidente élue aux États-Unis.

Si Kim Campbell est la seule femme dont le portrait est accroché au mur de la galerie des premiers ministres canadiens, plusieurs personnes décident, de temps à autre, de lui rappeler sur les réseaux sociaux qu’elle n’a occupé cette fonction que très brièvement.

L’ex-membre du Parti progressiste-conservateur a été première ministre durant quatre mois ou, plus précisément, 131 jours, soit du 25 juin au 3 novembre 1993. Son mandat n’est par ailleurs ni le premier ni le deuxième plus court dans l’histoire du Canada, a d’ailleurs fait remarquer la principale intéressée.

Kim Campbell a également été la première femme chef du Parti progressiste-conservateur, remportant la course à la chefferie à la suite de la démission de Brian Mulroney. Elle a aussi été la première ministre féminine de la Défense d’un pays membre de l’OTAN et la première procureure générale du Canada.

Elle dirige aujourd’hui le Collège Peter Lougheed sur le leadership, qu’elle a fondé au sein de l’Université de l’Alberta.

«Nous adoptons tous, au fur et à mesure que nous grandissons, des attitudes implicites basées sur notre compréhension de la façon dont le monde du travail fonctionne. Si on ne voit jamais un certain type de personne occuper un poste et que celle-ci surgit un jour, on se dit: « Oh, attendez une minute. Qui êtes-vous? Vous n’avez pas votre place ici. »»

Selon Kim Campbell, il y a de ce vieux réflexe dans les critiques que s’attire la candidate à l’investiture démocrate Hillary Clinton. Les deux femmes se sont rencontrées au sommet du G7 qui avait lieu à Tokyo en 1993. Mme Clinton était alors la première dame des États-Unis alors que son mari, Bill Clinton, était président.

«Les choses que les gens n’aiment pas d’elle (…) sont relativement anodines, comparées (à des histoires qui suivent) d’autres aspirants à cette fonction publique», croit Kim Campbell, mentionnant le scandale autour de l’utilisation par Hillary Clinton de son adresse courriel personnelle et l’attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi.

L’ex-politicienne canadienne admire Hillary Clinton, une féministe de la même génération qu’elle, pour son engagement de longue date dans la défense d’«enjeux féminins». Plusieurs femmes de l’époque craignaient de saboter leur carrière en s’attirant les critiques de leurs collègues du «puissant club masculin».

Les femmes doivent par ailleurs répondre à des attentes plus élevées, estime Kim Campbell.

«Le fait que quelqu’un comme Donald Trump puisse être pris au sérieux une seule nanoseconde… Aucune femme ne pourrait être prise au sérieux comme ça», s’est-elle désolée, en référence à l’aspirant candidat républicain à la présidentielle de novembre.

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