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Réfugiés: des fonctionnaires canadiens en Irak

ERBIL, IRAQ - DECEMBER 15: Construction continues on blocks of high rise apartments overlooking Dream City, a new exclusive residential suburb that is being developed in Erbil on December 15, 2014 in Erbil, Iraq. Dream City, is one of several high value residential areas that have been built in the Kurdistan capital since 2003 and are complete with their own mosque, shopping areas and schools. Property values vary, but many villas in the gated and walled development are now valued at over $1million and it even features a $20million US White House replica. Despite insecurity in the rest of Iraq, the semi autonomous region of Kurdistan has been seen by some investors as the new Dubai and although the advance of Islamic State and a budget row with Baghdad has dampened some of the enthusiasm, the city skyline is still changing at a rapid pace. (Photo by Matt Cardy/Getty Images) Photo: Getty Images

OTTAWA – Cet automne, des fonctionnaires du gouvernement fédéral devraient se rendre dans le nord de l’Irak pour tenter de déterminer comment amener des centaines de personnes de là-bas au Canada en tant que réfugiées.

Pour la première fois, des employés canadiens iront à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, précisément pour cet objectif.

Les groupes de parrainage privé et le gouvernement essaient depuis des mois de trouver un moyen pour sortir les réfugiés de cette région, mais ils ont été limités par le manque de ressources canadiennes sur le terrain.

Le ministère de l’Immigration envoie une équipe alors que plusieurs intervenants font pression sur le gouvernement libéral pour qu’il poursuive ses efforts auprès des réfugiés dans la foulée du programme qui a permis d’accueillir 25 000 Syriens au pays en l’espace de seulement quelques mois.

Cette semaine, le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes accentuera cette pression. Les membres du comité participeront à une série de rencontres estivales afin d’aider tous les immigrants — pas seulement les réfugiés — qui fuient les conflits à arriver au Canada.

Mis à part le parrainage privé, il y a peu de recours juridiques pour les gens qui voudraient fuir les conflits et immigrer au Canada en évoquant des motifs humanitaires — une bizarrerie autour de la définition de ce que sont les réfugiés et les personnes déplacées et de la politique de rétablissement datant de 1951, selon Borys Wrzesnewskyj, le député libéral qui préside le comité.

Un grand nombre de personnes ne correspond à ni l’une, ni l’autre des catégories, a-t-il souligné.

«Nous ne pouvons pas rester là, nous serrer les poings nerveusement et nous dire que ça ne fonctionne pas», a-t-il lancé.

«Trouvons des moyens de fournir un cadre pour offrir un refuge à ces gens au Canada», a-t-il ajouté.

La coordonnatrice des réfugiés de la section canadienne anglophone d’Amnistie internationale, Gloria Nafziger, accueille favorablement cette évaluation, bien qu’elle se dise perplexe par rapport à celle-ci.

Seulement une minorité parmi une petite partie des réfugiés dans le monde qui ont besoin d’être réinstallés y arrivent, a-t-elle soutenu.

«C’est bien que nous reconnaissions que plusieurs personnes déplacées dans leur pays sont dans des situations semblables aux réfugiés, mais elles ne peuvent pas pour plusieurs, plusieurs raisons franchir la frontière et bénéficier de protection», a-t-elle remarqué.

«Mais trouver une solution à cela ou examiner des solutions à cela lorsque nous n’avons pas pu trouver des solutions pour les réfugiés qui franchissent les frontières, est déconcertant pour moi», a-t-elle indiqué.

Cette évaluation tient son origine d’une proposition de la députée conservatrice Michelle Rempel, qui souhaitait accélérer les efforts pour accueillir les Yézidis, une minorité ethnique kurde, dont le traitement par le groupe armé État islamique a été qualifié de génocide par les Nations unies le mois dernier.

Certains Yézidis sont établis en Turquie, où des parrains privés se butent au processus lent d’approbation du gouvernement turc pour les permis de sortie. La tentative de coup d’État survenue vendredi devrait ralentir d’autant plus ce processus.

Mais la plupart de ces gens sont dans le nord de l’Irak et puisqu’il s’agit de leur pays natal, les Nations unies ne les référeront pas au Canada pour qu’ils se réinstallent.

Les conservateurs jugent que la situation est si grave que les libéraux devraient demander directement à l’ONU de les sortir de là. L’équipe qui ira à Erbil à l’automne traitera seulement les demandes en cours.

Le gouvernement a, jusqu’à présent, refusé cette proposition. Les libéraux avaient également résisté à l’appel des conservateurs pour qualifier la situation de génocide, mais ils ont finalement décidé de le faire après que le rapport de l’ONU soit publié.

Ils ont également refusé d’étudier spécifiquement la situation des Yézidis, à la demande de Mme Rempel.

Les députés pourront entendre d’autres groupes, dont les Sikhs en Afghanistan et en savoir davantage notamment sur la situation au Soudan du Sud, où la reprise des combats dans les dernières semaines suscite beaucoup d’inquiétudes.

Michelle Rempel estime que les libéraux ne veulent pas se concentrer sur les Yézidis parce que la politique des réfugiés sous l’ancien gouvernement conservateur était axée sur les minorités religieuses. Elle espère que les audiences de cette semaine pourront les faire changer d’idée.

«Ce ne doit pas être la gauche contre la droite ou les bleus contre les rouges, ce sont des politiques complémentaires que le gouvernement boude parce que c’est quelque chose que nous avions fait», a-t-elle déploré.

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