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Débat: les chefs présentent leur vision pour la jeunesse de Montréal

Photo: Josie Desmarais/Métro

Lors d’un débat sans confrontation directe, organisé par l’Institut du Nouveau Monde et Le Devoir, les quatre candidats à la mairie de Montréal ont répondu à des questions provenant de personnes de moins de 35 ans.

Marc-Antoine Desjardins (Ralliement pour Montréal) est sorti de l’ombre et Balarama Holness (Mouvement Montréal) a prouvé qu’il n’est pas le candidat d’un seul enjeu — le racisme systémique. 

«On est à la croisée des chemins», a lancé Denis Coderre qui dit se présenter «pour Montréal» plutôt que «contre» d’autres candidats. Le politicien a souligné qu’il en est à sa douzième campagne électorale.

Lorsqu’on lui a demandé «ce qu’il y a de jeune en lui», il a répondu «mes Jordan», dans une référence empreinte d’humour aux nouvelles espadrilles bleues qui font partie de son rebranding.

Il ne s’empêchera pas de soutenir plus tard que «Montréal est de plus en plus divisée. C’est le ‘’crois ou meurs’’. Il n’y a pas de place pour la nuance.» 

La mairesse sortante, qui brigue un deuxième mandat, s’est amusée des quelques questions informelles du public lui demandant de vanter les programmes de ses adversaires. Sur un ton plus austère, elle a invité les Montréalais.e.s à «avancer et ne pas reculer, entre autres sur la question de l’environnement» lors de l’élection du 7 novembre.

Elle fait valoir que la lutte aux changements climatiques est une question de «qualité de vie» et que les inégalités sociales se reflètent dans la question environnementale. Sur le même thème, M. Holness considère un bannissement des produits de plastique en rappelant que les Montréalais se sont débarrassés de 930 000 tonnes de matières résiduelles en 2018. 

Passeport vaccinal

Valérie Plante appuie totalement la mise en place du passeport vaccinal qu’elle juge «absolument nécessaire». C’est «une approche qui responsabilise chacun d’entre nous», avance-t-elle.

Elle a salué les efforts du personnel de la santé, des policiers et des enseignantes durant cette pandémie. Montréal «est passée d’épicentre durant la première vague à ville modèle durant la troisième vague», note-t-elle.

M. Coderre pense qu’il est possible d’assurer la «sécurité» des citoyens dans la mise en place d’un passeport vaccinal tout en respectant la Charte des droits et libertés.

Police

En évoquant cette même Charte, M. Coderre tient à ce que les citoyens demeurent libres de filmer des interventions policières, mais veut aussi que les policiers soient dotés de caméras portatives afin que «l’angle du policier par rapport à la situation» soit pris en compte. Le chef d’Ensemble Montréal n’est pas en faveur du définancement de la police. «Les policiers font partie de la solution», a-t-il martelé. 

Balarama Holness a pour sa part rappelé que 84% des policiers du SPVM ne vivent pas sur l’île. «Comment peux-tu bien servir la population sans être leur voisin?» a demandé M. Holness.

«Il y a des fonctionnaires qui traversent trois ponts» pour venir travailler à Montréal, rajoute celui qui veut que les Montréalais.e.s soient «servis par la jeunesse qui habite à Montréal et les gens qui habitent dans vos quartiers».

Logement

Mme Plante est convaincue qu’un logement sécuritaire pour les femmes est la clé pour résoudre l’effroyable vague de féminicides survenus cette année. Elle a vanté son bilan en la matière: «12 000 logements abordables et sociaux entre autres pour aider les femmes à sortir d’un milieu violent». «Ce sont 35 orphelins», s’est attristé M. Coderre qui prône, en plus d’un milieu de vie sécuritaire, la mise en place d’une stratégie éducative sur l’égalité entre les hommes et les femmes qui débuterait très tôt dans le cheminement scolaire.

M. Holness, de Mouvement Montréal, a dénoncé la clause permettant aux promoteurs immobiliers de se soustraire au Règlement pour une métropole mixte (le 20-20-20). Par les lois du zonage, il réserverait des terrains pour bâtir des logements abordables pour les étudiants. Sa vision correspond à «un aménagement du territoire avec un réflexe intuitif qui prend en considération tous les Montréalais et toutes les Montréalaises.»

Mobilité

Passionné d’activité physique, Marc-Antoine Desjardins de Ralliement pour Montréal promet que la ville remboursera 500$ aux citoyens pour l’achat de matériel de vélo. Il compte aussi ajouter des supports à vélos. La solution à la «crise d’inclusion sociale» passe selon lui par une «démocratisation du sport en ville» dans les quartiers défavorisés. Il faut «tendre la main à la jeunesse par le sport», propose celui qui veut mettre en place une table de concertation sur le sport et développer le «tourisme sportif» à Montréal. 

M. Holness, un client convaincu de BIXI, trouve «exceptionnel» le Réseau express vélo déployé par l’administration Plante et veut le développer. «Mais il faut prendre en considération qu’il y a des gens qui ont des voitures et qui en ont besoin.» Il promet de ne pas «punir» les automobilistes en éliminant des places de stationnement.

M. Desjardins a évoqué une «saine reddition de compte» à la STM, notamment en éliminant de la circulation les «autobus complètement vides» qui «coûtent très cher».

L’évènement s’est tenu au Cinéma du Musée.

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