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Écouter et prévenir la souffrance psychologique des jeunes

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La sensibilisation est la clé pour améliorer l'état des jeunes. Photo: Métro

En décembre dernier, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dévoilait qu’environ 17% des élèves du secondaire sont affectés par des troubles anxieux, soit deux fois plus qu’en 2010-2011.

Dépressions, troubles alimentaires et du déficit d’attention sont également en hausse. Alors que ce constat sonne l’alarme, des organismes œuvrent à aider les 12-16 ans au sein des écoles.

En 1998, à la suite de plusieurs suicides d’adolescents en Estrie, le programme Solidaires pour la santé mentale est créé par la Fondation Jeunes en Tête. En 2018-2019, c’est 63 écoles secondaires montréalaises, publiques et privées, qui ont été visitées par l’organisation. 

Ouvrir le dialogue sur la santé mentale

Depuis deux décennies, l’animation La dépression est réversible destinée aux classes de secondaire 3, 4, et 5 fait le tour de la province en français et en anglais. «On explique aux élèves ce qu’est la dépression, ses symptômes, ce qu’ils peuvent faire pour les autres et pour s’en sortir eux-mêmes. On mise sur le fait qu’il faut briser l’isolement, ne jamais rester seul avec sa souffrance, mais chercher de l’aide», indique Josiane Babin, gestionnaire du programme Solidaires pour la santé mentale. 

Mme Babin relève ne pas constater directement la hausse de la détresse psychologique des adolescents, puisque son équipe a une mission de prévention et non d’intervention. «Par contre, on a remarqué au fil des années que les jeunes sont davantage informés, ouverts à en parler et sensibilisés. Il y a moins de tabous. Est-ce que c’est parce qu’ils vivent plus de troubles de santé mentale? C’est possible», ajoute-t-elle.

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Josiane Babin

«Plus tôt on prend en charge les troubles mentaux, meilleur est le taux de succès.» –Josiane Babin, gestionnaire du programme Solidaires pour la santé mentale de la Fondation Jeunes en Tête

 

 

 

Les chiffres de l’ISQ signalent une plus grande souffrance chez les jeunes filles (22,9 % contre 11,8 % chez les garçons). «Les garçons le manifestent autrement, ils verbalisent moins. Souvent leur mal-être va se transformer en comportement dérangeant, voire excessif: une conduite dangereuse, par exemple, nuance Josiane Babin. Ils commettent plus de tentatives de suicide que les filles, donc on peut être porté à croire qu’ils souffrent tout autant.»

Conscience et autonomie

Pour la rentrée 2019, le programme Solidaires pour la santé mentale lance une deuxième animation, s’adressant cette fois-ci aux élèves du  premier cycle. Mentalisation et méditation pleine conscience sont utilisées pour aborder l’empathie et la bienveillance.

«La mentalisation aide à comprendre que la tristesse ne se manifeste pas toujours de la même manière. Si un ami ne m’a pas dit bonjour dans le corridor, peut-être est-il juste préoccupé aujourd’hui?» illustre Mme Babin.

Cette intervention a pour but d’aider les 12-13 ans à désamorcer leur stress, à mieux saisir certaines situations interpersonnelles et à ramener leur concentration vers l’instant présent.

Les deux fondatrices de la nouvelle initiative Soi Humain incorporent également la pleine conscience dans leurs cinq différents ateliers qui débuteront en novembre prochain.

Chaque séance commence par une méditation et se termine par des pranayamas [techniques de respiration].

Discussions, échanges, techniques d’impact, visualisations et écritures» seront d’autres moyens utilisés par Jessica Dunn et Stéphanie Blain dans les écoles. 

En plus des interventions dans les établissements scolaires, Soi Humain offrira des activités parascolaires de yoga, de méditation et de gestion de l’anxiété.

Outiller les jeunes

La Fondation Jeunes en Tête insiste tout autant sur le fait qu’il est nécessaire de démystifier la santé mentale et d’outiller les futurs adultes.

«La moitié des problèmes de santé mentale commencent avant l’âge de 14 ans, et 75% des moins de 24 ans vont vivre un premier épisode de trouble de santé mentale. Si on le diagnostique dès l’adolescence, et si on le traite avec sérieux, ce sera plus facile après», résume Josiane Babin.


Ressources immédiates

Tel-jeunes
Téléphone :
1 800 263-2266
Texto : 514 600-1002

Jeunesse, J’écoute
1 800 668-6868

Info-Social 811, option 2
pour les problèmes d’ordre psychologiques

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