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3 fausses idées courantes sur la blockchain

Une structure numérique démontrant le concept de chaîne de blocs ou "blockchains". Photo: iStock/Getty Images

Comme pour tout autre outil informatique, l’utilité de la chaîne de blocs dépend de l’utilisation qu’on en fait. Employée au bon endroit et de la bonne façon, elle réduit les coûts, rationalise les processus et évite bien des erreurs humaines.

«Cependant, utilisée à mauvais escient, la technologie peut devenir contre-productive, inutile et n’offrir rien de plus qu’un simple gadget», analyse David Tang, PDG de Standard Kepler, un cabinet de conseil spécialisé, fondé à Hong-Kong par des anciens de KPMG, JP Morgan et Macquarie.

Standard Kepler ne cache d’ailleurs pas que, la plupart du temps, ses analystes doivent expliquer à leurs clients qu’ils n’ont guère besoin de blockchain. Car même après une décennie d’existence, la technologie alimente encore des opinions sans nuance, deux écoles de pensée restant dominantes (celle de « la blockchain pour tout » contre celle de « la blockchain ne sert à rien »).

Vu la relative complexité de ce protocole informatique, d’innombrables malentendus entourent les discussions à ce sujet. En voici déjà trois à dissiper.

« La blockchain est un gage d’authenticité »

Il s’agit d’un malentendu dû au fait que les données stockées sur une chaîne de blocs sont généralement immuables. Mais la blockchain ne peut pas garantir en soi la validité de toutes informations stockées.

Tout dépend de ce dont on parle en termes de données, à savoir les informations transactionnelles et les informations associées.

L’envoi et la réception d’un bitcoin par exemple, sont des données transactionnelles qui sont vérifiées par le réseau avant d’être enregistrées dans un bloc et intégrées dans la chaîne.

Mais on peut inclure dans un bloc des données arbitraires, comme le titre du Times du 3 janvier 2009, Chancellor on brink of second bailout for banks, introduit par Satoshi Nakamoto dans le premier bloc de transaction de Bitcoin. Il aurait très bien pu prendre un titre parodique du Journal de Mourréal, rien ne prouvant l’authenticité de cette information.

« Crap in, crap out », illustre-t-on prosaïquement chez Standard Kepler.

« La blockchain supprime tous les intermédiaires »

Pour que cette affirmation soit tout à fait correct, il faudrait que les blockchains publiques remplacent les intermédiaires centralisés qui vérifient traditionnellement l’échange d’informations.

Néanmoins, créer de la confiance sans recourir à une autorité centrale n’est pas synonyme de « désintermédiation ». La blockchain n’a pas éliminé la nécessité d’un garant, mais plutôt déplacé ce besoin de confiance.

Il suffit pour s’en convaincre de prendre l’exemple de la première des blockchains publiques, Bitcoin, et d’observer la présence d’intermédiaires, les mineurs, qui ajoutent de la valeur à l’ensemble du système en participant à sa sécurité.

On peut aussi penser aux développeurs, dont dépendent la viabilité d’une blockchain, et aux multiples plateformes qui fournissent toutes sortes d’applications de cette technologie.

« Les projets cryptos de JP Morgan et de Facebook prouvent que la blockchain est LA solution »

Les cryptomonnaies qu’entendent développer les géants de l’industrie bancaire et des réseaux sociaux ne reprennent que quelques fonctions caractéristiques des chaînes de blocs Bitcoin ou Ethereum pour ajuster leurs infrastructures d’échanges existantes. Elles ne sont donc pas les meilleurs exemples du potentiel technologique.

« Du point de vue de l’utilisateur, le recours à Swift ou WeChat Pay n’est pas différent de ces systèmes. La cryptomonnaie est encore nouvelle pour le grand public, et les conceptions restent encore vagues », souligne Standard Kepler qui propose deux définitions raisonnables pour comprendre l’importance de la blockchain : la cryptomonnaie doit être émise à l’aide d’une technologie de registre distribué typique des chaînes de blocs ET ne doit pas être contrôlée ni par une société ni par un gouvernement.

 

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