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Valérie Carpentier répond à ses détracteurs

Photo: Facebook
Jonathan Cossette - TC Media

Les réseaux sociaux se sont enflammés dimanche à la suite du passage de Valérie Carpentier à l’émission La Voix. Les gens n’ont pas apprécié son décolleté.

L’artiste originaire de Sainte-Anne-de-la-Pérade a répliqué à sa façon via sa page Facebook en se dénudant, deux albums en main.  

Elle a même dû expliquer pourquoi s’être déguisée en Rosie, tiré de son dernier album «Pour Rosie», lancé en novembre dernier. Voici le message qu’elle a lancé sur sa page Facebook:

Je suis choquée.
Voici pourquoi:

1. J’ai récemment publié des images où on me voit déguisée en Rosie, ce personnage fictif dont je vous parle dans mes chansons sur l’album « Pour Rosie ». Je décide d’incarner le personnage, question de me dévouer entièrement à mon art et d’aller au bout de mes fantaisies imaginaires. Résultat: « Valérie a changé de style! Que lui arrive-t-elle? C’est beau, c’est sexy, ou non c’est moche elle était mieux avant…. » Les gens jugent, les gens parlent… Écoutent-ils les chansons, non. Pourtant ils pensent mieux savoir que moi qui je suis et qui je ne suis pas. Clairement s’ils pensent que c’est un changement de style ou le « succès » qui m’aurait transformé, ils ne savent pas à qui ils ont affaire.

2. Dimanche dernier, j’interprète « On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime » de Louis Chedid à La Voix. Magnifique chanson douce et remplie d’amour que je dédie à mes fans, à mes amis et à ma famille aussi. J’aurais aimé vous présenter une composition, pourtant je vous chante cette chanson-là, vous l’offre comme un cadeau. Je passe une belle soirée, j’appréhende la réaction du public, que pense-t-il de la chanson, va-t-il être curieux et écouter l’album? Résultat: je reçois que des commentaires concernant mon look, mon décolleté… Encore une fois des gens qui savent mieux que moi qui je suis et qui je ne suis pas, tout ça basé peut-être sur celle que j’étais (une jeune fille talentueuse mais insécure et timide) il y a 4 ans. Ou basé sur des banalités superficielles ou des idées préconçues quelconques dont l’origine est nébuleuse…

3. Laissez les femmes être des femmes. Et laissez les gens être ce qu’ils sont. C’est pas normal qu’on me juge toujours sur ce que je porte sans même chercher à entendre ce que j’ai à dire, sans même écouter ma musique, qui en passant est ma véritable et plus grande passion dans la vie… Je parle des femmes précisément parce que, oui, il y a doubles standards. Encore en 2017, c’est pas fini. Le corps de la femme est un « objet » de débats et de controverse. Comme si notre apparence était plus important que nos accomplissements… Ou du moins plus intéressant? Ou préoccupant?

Je ne suis pas la seule a recevoir ce genre de jugements, bons ou mauvais… je pense à Safia Nolin qui n’était « pas assez chic » au dernier Gala de l’ADISQ Je pense à Katherine Levac et sa perte de poids, je pense à Mariana Mazza et son « fuck you », je pense à Lady Gaga et sa « bédaine » du super bowl (p.s. super numero dans Votre beau programme 😉 Véronique Cloutier ) je pense à Julie Snyder qu’on réduisait à « la femme de… »

Je pense aux standards beauté au cinéma, aux proportions aliénantes des mannequins dans l’industrie de la mode. Je pense aux victimes de violes qui se sentent coupables de leurs attributs féminins. Je pense aux femmes nées dans un corps d’homme qui prennent la décision d’enfin se transformer en femme et aux difficultés qu’entraine ce changement. Je pense aussi aux hommes, nés femmes qui prennent cette même décision… Je pense aux voiles, pas voiles, aux mariages forcés, à l’excision… Je pense à toutes les femmes…. Je pense à ma mère, mes soeurs, mes filles si j’en ai un jour… Qu’est-ce qu’on nous enseigne? Est-ce d’être soi-même librement? On vient au monde avec la garanti d’avoir une vie plus complexe que l’autre 50% de la population. Parce qu’eux on ne les jugent pas… Pas de cette façon.

Je pensais que la femme était libérée, plus je vieillis plus je comprend que non… Il y a encore du chemin à faire. Comment pouvons-nous être libre si on continue sans cesse de se juger entre nous sur notre emballage?

C’est pas à vous de me dire à quoi je dois ressembler ou comment je dois agir. Et je suis tannée de me taire (alors que je bouille à l’intérieur) « au cas où ce serait pas bon pour mon image » ou « pour être sûre de pas déranger ».

Vous voulez me juger selon ce que je porte? Tout ce qui me couvre ici c’est mon album donc au moins vous me jugerez vraiment sur ce que je fais.

Et Rosie fais dire :
« Est-ce que c’est trop décolleté, ça? »

Merci, bonsoir.

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