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Jean-Marc Vallée: Les recoins obscurs de Sharp Objects

Photo: Josie Desmarais/Métro

Après le triomphe de Big Little Lies, Jean-Marc Vallée continue à faire sa marque à la télévision américaine avec Sharp Objects, la série tant attendue de HBO qui débute en fin de semaine.

Il a cette fois jeté son dévolu sur un roman de Gillian Flynn (auteure de Gone Girl), un thriller psychologique qui porte sur l’enquête d’une journaliste afin de faire la lumière sur le meurtre de deux fillettes.

«C’est tordu!, assure le réalisateur, lorsqu’on le rencontre dans un restaurant du Vieux-Montréal. C’est aussi dur travailler là-dessus que d’être, j’imagine, pris dans cette affaire-là. Tu as envie de légèreté et de lumière… mais ça fait partie de la game. On se fait peur avec ces histoires macabres et heureusement qu’elles restent fictives, parce que ça serait assez fou dans la réalité.»

«Explorer un univers sombre, ça joue sur le moral à la longue.» – Jean-Marc Vallée, à propos de sa nouvelle série Sharp Objects

Comme toujours chez lui, les tensions familiales risquent d’accaparer l’attention et on aura droit à un nouveau duel de comédiennes entre Amy Adams (l’héroïne torturée) et Patricia Clarkson (sa mère qui l’est tout autant).

«Ce sont deux grandes actrices, lance le cinéaste, admiratif. Elles ont chacune leur énergie. C’est beau de les voir si professionnelles et si naturelles. Surtout qu’elles n’avaient pas quelque chose de facile à jouer. Ce sont deux personnages assez sombres.»

On ne serait donc pas surpris de les voir nommées dans des remises de prix pour leur interprétation. Une suite logique pour le réputé directeur d’acteurs après Dallas Buyers Club, Wild et Big Little Lies.

«Il n’y a pas de truc, confie le metteur en scène. Autrement que de s’investir, de travailler, d’aimer les acteurs et de capter leur magie, leur passion, leur manière d’être et de créer une ambiance, une zone où ils se donnent, où ç’a l’air vrai.»

Pour lui, cela signifie préconiser à nouveau un style de caméra à l’épaule et d’éclairage naturel, où l’aspect brut et imparfait permet de capter l’émotion, la vérité.

Le créateur de C.R.A.Z.Y. était si engagé dans Sharp Objects qu’il a dû dire non à la suite de Big Little Lies, finalement tournée par Andrea Arnold (Fish Tank, American Honey). «Avoir eu le temps, je l’aurais fait, je pense, admet-il. Mais j’aurais été aussi fatigué qu’aujourd’hui, pour avoir tourné deux séries télé back to back.»

Tout ce à quoi aspire Jean-Marc Vallée, c’est à du repos. Beaucoup de repos. Avant de mettre en chantier deux projets de longs métrages. Par la suite, si tout va bien, ce sera son grand retour au cinéma québécois.

Tournage émotif
La nouvelle n’est pas passée inaperçue. Une entrevue du site Vulture avec la scénariste et productrice Marti Noxon (Buffy the Vampire Slayer) montre que la collaboration avec Jean-Marc Vallée pour Sharp Objects n’a pas toujours été évidente, notamment en raison de la sensibilité du cinéaste québécois et de la langue anglaise.

«Je n’ai pas lu le texte, mais j’en ai entendu parler, explique le réalisateur à ce sujet. Ç’a été difficile pour tout le monde: les scénaristes, moi, les producteurs, les acteurs. C’est un projet où on se sentait assez fébriles au départ. Je trouvais qu’on avait peu de temps, il fallait qu’on le fasse pour des raisons d’horaire d’un et de l’autre. On se sentait un petit peu à bout de souffle déjà en partant. Et puis on veut bien faire, naturellement. Donc, voilà. Mais regarde, ça arrive toujours. Et aujourd’hui, on est tous contents, on est tous fiers.»

Sharp Objects débuts à HBO dimanche.

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