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Doubles vies: les mots pour le dire

Vincent Macaigne est la nouvelle coqueluche du cinéma indépendant français. Doubles vies prend l’affiche chez nous vendredi. Collaboration spéciale Photo:

Vincent Macaigne nage comme un poisson dans l’eau dans Doubles vies, d’Olivier Assayas.

Depuis 2013, Vincent Macaigne est devenu le prince du septième art indépendant de l’Hexagone, apparaissant dans quelques-unes des œuvres les plus drôles et les plus originales de la décennie (comme La fille du 14 juillet et La loi de la jungle). Le duo d’Intouchables a d’ailleurs fait appel à lui pour enjoliver Le sens de la fête.

Il était presque naturel de le voir débarquer dans Doubles vies, la première vraie comédie d’Olivier Assayas.

«J’ignore si c’était une évidence, mais j’avais vachement envie de travailler avec Olivier, confie l’acteur à l’occasion de son passage au Festival Cinemania. J’étais partant pour faire le film avant même d’avoir lu le scénario. Ce réalisateur a une place assez unique dans le cinéma français.»

Après son impressionnant Personal Shopper, le cinéaste continue son exploration d’un monde immatériel, confrontant les valeurs du passé à celles du présent en obligeant un éditeur (Guillaume Canet), une actrice (Juliette Binoche) et un romancier (Macaigne) à s’adapter – ou pas – à leur époque.

Le langage devient ainsi l’essence du long métrage, où les sentiments se déploient, à l’instar des opus de Woody Allen et d’Éric Rohmer, dans une multitude d’échanges verbaux.

«Les personnages de Doubles vies ont zéro moralité. Et le mien a une forme d’amoralité dans son immoralité.» -Vincent Macaigne, comédien, tête d’affiche du film Doubles vies

«Ça parle vite, ça pense vite, il y a une véritable célérité dans les dialogues, expose celui qui n’a pas eu trop de mal à s’adapter à cet exercice périlleux. Olivier travaille comme ça, de manière très rapide. Et il fait très peu de prises. Il faut toujours être sur le qui-vive par rapport au texte.»

Tromperies, mots d’esprit et mélancolie ne tardent pas à déferler au sein de cette satire ludique où des intellectuels se plaisent à déblatérer sur l’art, l’économie et la politique.

Vincent Macaigne s’est fait une carrière en interprétant des individus coincés et décalés, y trouvant un nouveau modèle pétillant et truculent.

«C’est vrai que j’ai une affection pour ce genre de personnages, avoue celui qui est également metteur en scène au théâtre. Peut-être que je les rends plus sympathiques parce que j’ai une tendresse pour le Français un peu relou.»

«Ce personnage-ci est quand même plus ambigu, continue-t-il en riant. Il a plus d’ambition, de mauvaise foi, et il ment. Il a tellement de défauts extraordinaires!»

Continuant son irrésistible ascension qui lui permet maintenant de se réveiller nu à l’écran aux côtés de Juliette Binoche, le comédien choisit principalement ses projets en fonction des gens.

«C’est très dur de savoir si le film qu’on fait sera beau, admet-il. Surtout que je suis un très mauvais lecteur de scénario. C’est vraiment les rencontres avec les cinéastes qui comptent. Le mieux, c’est presque d’aller boire une bière avec eux. J’ai surtout fait des films en compagnie de réalisateurs avec lesquels je savais que ça allait fonctionner.»

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