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Climax: Que la fête commence

Climax prend l'affiche le 1er mars. Photo: Collaboration spéciale

Gaspar Noé s’offre un trip sangria et LSD avec sa nouvelle création Climax, une expérience viscérale et hypnotisante qui tient de la transe.

Rares sont les longs métrages imaginés en janvier qui sont projetés seulement quelques mois plus tard, en mai, au Festival de Cannes. Climax est un de ceux-là.

«Je voulais faire un peu comme Godard, lancer le film et le créer en route, explique au bout du fil Gaspar Noé. On l’a préparé en un mois et dans la joie, on a trouvé le décor et les danseurs qui ne sont pas des comédiens professionnels, on a formé l’équipe et on l’a tourné en deux semaines, de manière chronologique. Je n’ai jamais fait un truc aussi rapide.»

Pas surprenant alors qu’un rythme endiablé traverse cette production qui se déroule dans un espace clos, le temps d’une fête nocturne. Des danseurs en mettent plein la vue, avec leurs chorégraphies déchaînées. Puis arrive à mi-chemin un faux générique, avant qu’un nouveau film, plus cauchemardesque celui-là, débute…

«À la suite d’un changement de climat induit par quelqu’un, le groupe social constructif devient destructif, décortique le cinéaste, de sa voix calme et posée. J’ai été inspiré par tous les films catastrophes des années 1970. C’était un genre qui me surexcitait le cerveau.»

Le récit, qui serait inspiré d’un fait réel, se déroule en 1996 et ce n’est pas un hasard.  La construction de l’histoire en forme de montagnes russes ne s’apparente pas seulement aux aspirations et aux déceptions de la jeunesse, à ses pulsions de vie et de mort, mais également aux désirs politiques d’une nation.

«C’est peut-être le film le plus amusant, le plus facile d’accès que je n’ai jamais fait. Pourtant, c’est un peu comme un worst-off ou un best-off de plein de trucs que j’avais fait avant.» – Le réalisateur Gaspar Noé, à propos de Climax

«Pour moi les années 1990, c’était une France qui n’était pas encore européenne, qui voulait fonder l’Europe, rappelle l’enfant terrible du cinéma français. J’ai l’impression que ce rêve européen auquel beaucoup de gens ont cru est à repenser.»

Malgré sa réputation de réalisateur subversif et polémique qui ne lésine pas sur le sexe, la cruauté et les abus de substances illicites, Gaspar Noé a obtenu, avec Climax, les meilleurs critiques de sa carrière.

«C’est sans doute pour la première partie du film, où les danseurs arrivent à créer quelque chose de beau, tente d’expliquer celui qui en a fasciné ou révulsé plus d’un avec ses précédents Love, Enter the Void et Irréversible. Et là où les personnages de mes autres films étaient très tourmentés, on a ici de la sympathie pour eux.»

«Les gens sautent la patate par la suite. Mais je pousse le bouchon tellement loin dans le côté psychotique que ça en devient drôle. Il y a beaucoup de personnes qui aiment le film pour ses actes de violence. Ça dépend de votre degré d’humour.»

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