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Super chiens 3D: «ce sont de véritables superhéros»

Photo: Collaboration spéciale
Marie-Lise Rousseau - Métro

Le meilleur ami de l’homme fait bien plus que lui procurer une présence réconfortante, malgré son titre d’«animal de compagnie». En situation de crise, il est parfois le seul à pouvoir lui sauver la vie. Six de ces superhéros à quatre pattes sont les stars du documentaire Super chiens 3D, réalisé par le montréalais Daniel Ferguson.

Tels de véritables superhéros, les protagonistes de ce documentaire sont intrépides, vaillants et courageux. C’est ainsi qu’on nous les présente dès les premières images de Super chiens 3D, qui évoquent l’univers visuel des bandes dessinées de superhéros.

Au fil des quelque 50 minutes que dure le film, on fait la connaissance de ces 6 adorables animaux de compagnie pas comme les autres, qui s’adressent à nous par l’entremise d’un narrateur – magie du cinéma!

Ils sont Halo, un chiot en cours d’entraînement destiné à intervenir si surviennent diverses catastrophes; Henry, un secouriste d’avalanches en Colombie-Britannique­; Reef, un sauveteur de la garde côtière italienne; Ricochet­, une légende du surf en Californie; et les frères Tipper et Tony, qui luttent pour la sauvegarde des espèces en danger en Afrique.

Alors que cinq de ces six compagnons sauveteurs ont été filmés en plein quart de travail, Daniel Ferguson et son équipe ont documenté sur une période de trois ans l’entraînement du petit Halo. «On a suivi son évolution comme dans le film Boyhood… ou, ici, ce serait plutôt Puppyhood!» lance-t-il en riant attablé dans un restaurant de Chattanooga, au Tennessee, où Métro l’a rencontré en septembre dernier dans le cadre de la conférence annuelle de la Giant Screen Cinema Association (GSCA).

Les images spectaculaires et saisissantes de Super chiens 3D nous transportent haut dans les airs, en pleine mer et au cœur de la savane africaine, notamment – terrains de jeu, mais surtout lieux de travail des chiens sauveteurs. On imagine les nombreux obstacles qui se sont dressés devant l’équipe de tournage, elle qui a travaillé dans des conditions aussi extrêmes qu’atypiques.

«Je pourrais raconter comment c’était difficile de tourner une séquence avec un chien suspendu à un hélicoptère ou tous les dangers qu’on a encourus, car on a fait beaucoup de cascades… Mais le plus grand défi était de montrer les chiens comme on ne les a jamais vus», tranche le Montréalais d’adoption, qui a grandi en Australie et vécu notamment à Vancouver, Paris et New York.

Comme son titre l’indique, Super chiens 3D met en valeur l’héroïsme du meilleur ami de l’homme. «C’était mon objectif : changer notre perception des chiens.» À commencer par la sienne.

Coup de foudre canin
Même si cela peut paraître difficile à croire, la gent canine laissait au départ plutôt de marbre le réalisateur. «Je ne peux pas dire que j’étais convaincu, au début, que les chiens méritaient un traitement sur écran géant.»

C’est son collègue de la boîte de production Cosmic Pictures Dominic Cunningham-Reid qui a fini par le persuader, non sans difficulté. «C’est un maniaque de chiens et d’animaux en général», décrit-il.

«Il m’a parlé de faire un film sur des chiens pendant des années. Je lui ai toujours dit : “Dom, ça ne marchera jamais!”»

Pour le convaincre, le persévérant Dom a amené son pote Dan sur le terrain : à Whistler, en Colombie-Britannique, en Californie, en Italie, puis au Kenya. «On a fait un genre de world tour pour rencontrer des chiens sauveteurs.»

«C’est un film de James Bond, mais avec des chiens. C’est exactement ça, c’est incroyable!» Daniel Ferguson, cinéaste

Verdict? «Dès le premier arrêt, j’étais convaincu. J’ai dit à Dom : “Ce sont de véritables superhéros.”» Ainsi, le cinéaste a eu le coup de foudre pour ces adorables sauveteurs.

C’est ce qu’il lui fallait pour embarquer dans la production laborieuse et coûteuse d’un film en format écran géant. Sans une confiance inébranlable en son sujet, le jeu n’en aurait pas valu la chandelle.

C’est qu’une quantité immense de temps et d’argent est investie dans la production d’un documentaire 3D. Selon Daniel Ferguson, on parle d’un minimum de quatre ans pour un film – «deux ans seulement pour trouver du financement» – et d’un budget oscillant entre 6 et 10 M$US.

«Il fallait que je trouve un angle unique et une justification du traitement Imax, sans ça, ça n’aurait pas valu la peine d’investir autant de ma vie là-dedans», résume l’éclectique réalisateur, qui planche actuellement sur un documentaire consacré à la jeunesse d’Albert Einstein.

Et puis, Daniel Ferguson tenait à faire quelque chose «de complètement différent». Complètement différent, notamment, de Jérusalem 3D, son précédent film Imax paru en 2013, qui posait un regard inédit sur cette ville riche et complexe. Complètement différent aussi des documentaires Imax traditionnels, qui s’intéressent souvent à la vie marine ou encore au plein air.

Plus grand que nature
Bien qu’il soit «extrêmement difficile» de gagner sa vie dans ce domaine, avance-t-il, le documentariste apprécie beaucoup le format 3D pour son rendu plus grand que nature. «Le format écran géant, c’est du pur cinéma. C’est un pur plaisir. C’est tellement visuel. Et ça permet une interaction avec le public, parce que le film reste à l’affiche des mois et des mois.»

L’impact tangible de ces films sur ce même public est d’ailleurs une autre des beautés de ce format cinématographique, ajoute-t-il. «Plein d’enfants voient des films Imax et veulent devenir astronaute ou scientifique; on touche vraiment les gens. Il y a une puissance dans ce cinéma», avance-t-il.

Une puissance qui l’a touché lui-même en tant que cinéaste. Car après avoir consacré les dernières années à réaliser Super chiens 3D, Daniel Ferguson jure qu’il ne sera plus jamais indifférent face au meilleur ami de l’homme. «Maintenant, j’adore les chiens!» assure-t-il, les yeux brillants.

Métro a séjourné à Chattanooga à l’invitation de la Société du Vieux-Port de Montréal.


Super chiens 3D
À l’affiche au Cinéma Imax du Centre des sciences de Montréal dès le 16 mai

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