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Festival international du Film Black de Montréal: «Amplifier les voix de nos créateurs noirs»

Le Cubain FIFBM
«Le Cubain», de Sergio Navarretta, est le film d'ouverture du FIFBM cette année Photo: A71 Entertainment

Alors que le mouvement Black Lives Matter (BLM) et la pandémie continuent de marquer 2020, le Festival international du Film Black de Montréal (FIFBM) revient dans une édition numérique. Pour l’occasion, Métro a discuté avec sa présidente, Fabienne Colas.

Avec une programmation exclusivement en ligne, le FIFBM a voulu miser sur la sécurité du public avant tout. Quelque 120 films issus de 30 pays seront ainsi mis à disposition des festivaliers dans le monde entier. Autre particularité cette année: il n’y a pas de jury, car c’est le grand public qui désignera les lauréats.

Que pouvez-vous nous dire du FIFBM cette année?

Le contexte est particulier avec la résurgence de Black Lives Matter, c’est certain. Il y a une nouvelle façon de voir les choses, une prise de conscience collective aussi. C’est important d’amplifier les voix de nos créateurs noirs. Les gens, en masse, veulent supporter le festival et faire partie de la solution. Nous avons déjà reçu déjà beaucoup de remerciements, de soutien. Il y a une curiosité de la part d’un public qui n’avait pas la chance d’être exposé à ce genre de contenu avant. Là, comme le FIFBM est 100% en ligne à cause du coronavirus, tout le monde peut y participer depuis la maison.

Justement, quel a été l’impact du mouvement Black Lives Matter sur la programmation?

Nos équipes sont à l’oeuvre depuis un an. L’impact du BLM se ressent donc plutôt dans nos panels de discussion. Dans la section Black Market, on va beaucoup parler d’équité, de financement, des barrières à briser dans l’industrie du cinéma québécoise, canadienne et internationale. L’importance des femmes derrières la caméra, d’avoir des histoires Black authentiques reconnues à leur juste valeur sera également abordé.

Quel est le thème du festival?

Il n’y en a pas vraiment. Beaucoup de films dénoncent les barrières systémiques, le racisme, parlent d’immigration, d’identité, d’environnement ou encore des réalités des communautés noires. Il y en a d’autres, plus légers, d’animation, certains destinés aux enfants d’ailleurs, et des comédies. Avec de la fiction, du documentaire, des courts et longs métrages, chacun peut s’y retrouver. La beauté de l’affaire, c’est que les films viennent du monde entier. Le cinéaste camerounais va exprimer ses réalités différemment du cinéaste haïtien, nigérien, martiniquais, etc. Si on est à Montréal, à Halifax, à Vancouver, à New York ou bien en Europe, là encore il y a des subtilités. Toutes ces histoires sont toujours inspirantes, nous éduquent, nous font rire ou bien pleurer, nous choquent parfois.

Pensez-vous que le FIFBM puisse faire évoluer les choses?

Le festival permet aux gens d’aller voir ailleurs ce qui se passe, car on ne peut pas rester à se regarder le nombril. L’être humain a besoin à un moment donné de se connecter avec l’autre. Les gens au Québec sont curieux de nature et ouverts aux autres cultures donc le FIFBM leur permet de voyager, s’informer, s’éduquer, s’inspirer des autres. On entend les protagonistes parler et puis on se rend compte, par exemple, qu’on ne peut plus dire certaines choses.

Pouvez-vous nous parler de la nouveauté cette année, «Le FIFBM dans les quartiers»?

Nous sommes très fiers de cette initiative. «Le FIFBM dans les quartiers» s’inscrit dans une dynamique de rendre le festival accessible à nos jeunes dans différents quartiers. On commence avec Montréal-Nord, et il s’agit de notre seule activité en présentiel, qui est en plus totalement gratuite. Nous présenterons deux films, Briser le code et Mahalia Melts in the Rain. Cette projection sera suivie d’une discussion avec avec Fabrice Vil and Carmine Pierre-Dufour.

Et d’une formule que vous reprenez?

Oui! Nous allons en effet repasser notre série Être Noir au Canada, que nous avons faite pour donner la parole à la jeune génération de cinéastes noirs. Il s’agit d’un programme de mentorat destiné aux 18-30 ans pour les aider à financer leur premier court métrage documentaire. Ce programme a donné naissance à 15 films lumineux en 2019 qui sont disponibles au FIFBM cette année. On y entend des histoires jamais entendues, et je trouve que c’est extraordinaire.


Les incontournables de Fabienne Colas

  • Le Cubain, de Sergio Navarretta
  • Black Boys, de Sonia Lowman
  • Binti, de Frederike Migom
  • We Are the Heat, de Jorge Navas

Le FIFBM a lieu du 23 septembre au 4 octobre

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