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Les mèmes ont désormais leur propre biennale d’art contemporain

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«And I oop» qui détourne une expression de la drag-queen américaine Jasmine Masters. Photo: Caputre d'écran

A l’ère des réseaux sociaux, un mème peut en dire plus que mille mots. Il n’est donc pas surprenant que ces détournements humoristiques viraux aient désormais le droit à leur propre biennale d’art contemporain. La première édition de «Biennial 4 Memes: the Memennial» se tiendra en décembre prochain, et s’intéressera à un phénomène porté par des icônes populaires telles que Pepe the Frog, Grumpy Cat ou encore Salt Bae.

Véritables bastions de la contre-culture de l’ère Internet, les mèmes cherchent à nous arracher un sourire, voire nous faire rire aux éclats. Qui n’a jamais esquissé un sourire devant le mème «Sad Keanu», qui s’appuie sur une photographie de la star de Matrix en train de manger seul sur un banc? Ou encore «And I oop», qui détourne une expression de la drag-queen américaine Jasmine Masters.

Un mème, un clic, des rires et c’est fini? Pas si l’on en croit les organisateurs de «Biennial 4 Memes: the Memennial», qui affirment que les mèmes ont le pouvoir de contester l’ordre établi et d’interroger notre rapport à la société. «Les mèmes influent sur le cours des élections. Les mèmes influencent les révolutions. Les mèmes influencent notre conscience collective», peut-on lire dans un communiqué.

La première édition de Memennial explorera l’évolution des mèmes à travers une série d’événements, qui se tiendront simultanément à Seattle, Dallas mais aussi en ligne. Sad African Queen, Jono Mi Lo et Joelle Bouchard participeront à cette biennale d’art contemporain, organisée par l’artiste texan Anam Bahlam et Soomi Han. Les créateurs de mèmes désireux de présenter leurs créations durant «Memennial» peuvent envoyer leur candidature sur le site de l’événement jusqu’au 22 novembre prochain.

Mais que sont les mèmes?

Si le terme «mèmes» est un incontournable du langage Internet, il a été inventé par le biologiste et spécialiste britannique du comportement animal, Richard Dawkins, dans les années 1970. Dans «The Selfish Gene», Dawkins développe l’idée que, comme les gènes, certains objets culturels seraient soumis à des mutations lorsqu’ils se transmettent d’une personne à l’autre.

Bien que très large, cette définition fait écho à celle que l’artiste et critique américaine, Aria Dean, dessine dans son essai «Poor Meme, Rich Meme». «Le mème se déplace si rapidement et de manière si imprévisible qu’il établit un état (ou une absence d’état), un manque de fixité qui pourrait être en mesure de faire face à notre désir simultané de visibilité et de prise de conscience de la violence qu’il apporte. Il soutient une apparence d’individualité («c’est moi») tout en étant totalement individué («le même»)”.

Après avoir été immortalisés dans leurs propres encyclopédies en ligne, il était grand temps que les mèmes aient le droit à leur propre biennale.

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