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Plein(s) Écran(s) a cinq ans, l’âge de raison

Plein(s) Écran(s)
«King Lajoie» de Joannie Lafrenière Photo: Collaboration spéciale Plein(s) Écran(s)

Avant-gardiste, très certainement, Plein(s) Écran(s) propose depuis 2016 un festival de films entièrement virtuel. Pour son cinquième anniversaire, sa porte-parole depuis deux ans, Julianne Côté, nous a parlé de cette édition pas comme les autres.

«Il faut prendre les petites victoires où elles sont», dit la comédienne Julianne Côté en entrevue téléphonique. En ces temps difficiles de confinement et de couvre-feu, ces «petites victoires» sont la dose de réconfort apportée sur un plateau d’argent par Plein(s) Écran(s) aux internautes.

«La pandémie n’a absolument pas brimé le festival, mais il y a tellement de créateurs qui ont de la difficulté en ce moment. J’ai une pensée pour eux. Il faut profiter de cette chance de partage qu’on a et du positif qu’on peut en tirer.» Julianne Côté, porte-parole de Plein(s) Écran(s)

Jusqu’au 25 janvier, près de 70 courts métrages d’ici et d’ailleurs seront ainsi accessibles en ligne.

L’effet pandémie, «si ça peut rallier plus de monde à voir du cinéma, ça ne peut qu’être positif», évoque celle que l’on a contemplé dans Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur en 2014. Et de poursuivre «les Québécois ont soif de culture et on est fiers de nos artistes et de leur rayonnement».

Plein(s) Écran(s) authentique

À y regarder de plus près la fastueuse et éclectique programmation qui célèbre les cinq ans de Plein(s) Écran(s), on se réjouit de prendre ce désir d’art local pour une réalité. De Goodbye Golovin – que la Berlinale a récompensé d’une mention du jury en 2020 – de Mathieu Grimard, à King Lajoie de Joannie Lafrenière, en passant par le prometteur Dětí Romane Garant-Chartrand et le retour d’un désormais habitué de festival Jean-François Leblanc avec Landgraves, cet aperçu laisse pantois. Une sélection qui «a le souci de toucher à tout», précise Julianne Côté.

«Les gens sont curieux, et c’est tellement plaisant de découvrir de nouveaux visages, de nouveaux créateurs. Tant mieux si le festival leur apporte de la joie et du divertissement», renchérit-elle. Le concept festival de films entièrement numérique sur les réseaux sociaux, lui, reste le même. Rien n’est donc plus simple que d’accéder à la sélection, «parce que tout le monde a un profil Facebook et que nous sommes tous confinés».

Surprises

Mais ce n’est pas parce que la recette fait des miracles cette année que Plein(s) Écran(s) ne s’est pas accordé l’ajout d’ingrédients magiques. La porte-parole nous en dit davantage: «En plus des 24 films en compétition québécoise, et des 8 en compétition française, on a une section sur Instagram cette année. Il y a donc 8 courts métrages dans le nouveau Impression(s)». La catégorie Insomniaque(s) présente quant à elle aux noctambules avertis des films «d’horreur, à caractère intense, sexuel ou violent», explique-t-elle.

Évidemment, ce n’est pas tout. Six films Jeunesse(s) vont aussi être présentés les matins sur Facebook en collaboration avec le Carrousel International du Film de Rimouski. «Un peu comme quand on était jeune et qu’on écoutait les bonshommes au réveil. Ça s’adresse vraiment aux enfants», s’amuse Julianne Côté. Carte blanche de l’ONF, balados, classes de maître… pas de quoi s’ennuyer pendant la douzaine de jours du festival.

Concernant les classes de maître, justement, de Jean-Marc Vallée (réalisateur de C.R.A.Z.Y. et Dallas Buyers Club) et de la productrice Maria Gracia-Turgeon, qui a présenté deux courts métrages québécois aux Oscars en 2019 et 2020, il s’agit «d’incursion dans leur travail, leurs inspirations. En ces temps étranges, ça peut être intéressant de voir leur parcours et d’avoir de belles surprises», assure-t-elle. «On est vraiment fier de les avoir cette année, car ce sont deux créateurs importants et de différentes générations. C’est très riche et ça complète bien le festival.»

Alchimie

C’est aussi avec le même enthousiasme que Julianne Côté parle de sa collaboration «très organique et fluide» avec Plein(s) Écran(s). Pour la troisième année consécutive, elle en est effectivement la porte-parole. Parce qu’il est «naturel, simple, facile d’accès et gratuit, cela va de soi pour elle de s’associer au festival, de le faire connaître et rayonner. «J’aime beaucoup partager mes coups de cœur, les activités à venir et d’en parler.»

Julianne Côté se plaît aussi à se remémorer de belles découvertes faites grâce à Plein(s) Écran(s). «J’avais adoré le film d’animation Le Cortège de Rodolphe Saint-Gelais et Pascal Blanchet. La musique de Pierre Lapointe et Philippe Brault était vraiment enivrante, et le dessin et le propos m’avaient également séduite», s’enchante-t-elle.

Enfin, la comédienne salue la réussite de Plein(s) Écran(s) à garder «l’esprit d’urgence» des festivals, puisque chaque jour, quatre films sont disponibles virtuellement pour 24 heures. «C’est le fun aussi que les gens puissent se prononcer!» Rappelons que le nombre de partages des courts métrages sur Facebook déterminera le Grand prix du public à la fin.


Cinq projections à retenir:

  • Classe de maître de Jean-Marc Vallée, le 16 janvier, 15h, sur Facebook
  • SDR d’Alexa-Jeanne Dubé, le 19 janvier sur Facebook
  • No crying at the dinner table de Carol Nguyen, le 19 janvier sur Facebook
  • King Lajoie de Joanie Lafrenière, le 19 janvier sur Facebook
  • Goodbye Golovin de Mathieu Grimard, le 22 janvier sur Facebook

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