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«Occupation Hood»: Tai emmène le «hood» à Juste pour rire

Tai TL, du phénomène Occupation Hood Photo: Josie Desmarais/Métro

«Qui va lentement arrive sûrement» est sa devise. Mais par les temps qui courent, tout va vite pour Taïlaire Laguerre, mieux connu par son surnom Tai. Tout juste quelques mois après le succès phénoménal de son live Instragram Occupation Hood, la jeune sensation web s’apprête à monter sur scène dans le cadre de Juste pour rire.

«Ça va vite, ça va vite! Ça va vraiment vite!» lance Tai lors qu’on lui fait remarquer que cette formule que lui répète souvent sa mère et qu’on retrouve dans sa biographie sur les réseaux sociaux ne semble pas s’appliquer à ce qui lui arrive depuis le printemps dernier.

«Mais je la garde toujours en tête, assure-t-il. Parce qu’après Occupation Hood, je vais travailler sur quelque chose d’autre, essayer de faire marcher un nouveau projet.»

Retour en mars dernier, en plein confinement. Déjà créateur de contenu sur Instagram, Tai comptait alors 40 000 abonnés à qui il partageait des vidéos humoristiques et des sketchs.

«Le 5 mars, je n’avais rien à faire chez nous, comme tout le monde. J’ai décidé de faire un live, juste comme ça, et j’ai proposé à un gars et une fille d’essayer de se charmer», raconte le jeune homme de 19 ans.

Tout a déboulé par la suite. Son rendez-vous de séduction dominical baptisé Occupation Hood – un clin d’œil à la célèbre télé-réalité Occupation double – a pris une ampleur inattendue, allant jusqu’à joindre plus de 28 000 personnes en direct. À titre comparatif, les populaires lives d’Arnaud Soly et de Mathieu Dufour ont attiré en moyenne 10 000 spectateurs chacun.

Lors de ces blind dates, Tai joue les entremetteurs tout en remettant à leur place certains prétendants. Comme cet homme qui a assumé qu’une femme n’était pas vierge. «Attends, ça veut dire quoi!? DE-HORS!» lui a intimé l’animateur, clamant ce qui est devenu le cri de ralliement de son live.

Du vrai monde, tout simplement

Une partie du succès d’OH repose sur le fait que Tai a répondu à un besoin en rejoignant des jeunes de diverses origines culturelles. «Sans m’en rendre compte! précise-t-il. Je n’ai pas commencé le live en me disant : “Bon, je vais faire quelque chose pour la diversité québécoise”. Pour moi, c’est tout à fait normal, j’ai grandi dans ça.»

Le jeune homme d’origine haïtienne qui vit à Montréal-Nord souhaite que son projet soit le plus inclusif possible. «C’est comme une grosse famille où tout le monde se sent à l’aise», dit-il.

«On est nous-mêmes, on parle nos propres slangs et je n’ai pas de préjugés. Je pense que c’est ça qui fait en sorte que le monde aime Occupation Hood

Tai

Bref, Tai est fier de présenter du vrai monde, tout simplement. «À Occupation double, il n’y a que des femmes minces et parfaites… À Occupation Hood, c’est la vraie vie, c’est là que ça se passe!» résume-t-il d’un ton énergique.

Quatre mois après avoir lancé son live, Tai approche des 100 000 abonnés sur sa plateforme et est sur le point de présenter une édition spéciale d’OH devant public. «Juste pour rire, c’est pas rien! Quand j’étais petit, j’allais au centre-ville profiter du festival à l’extérieur. C’est fou! Je suis vraiment content», se réjouit-il.

Les yeux bandés sur scène, les participants rencontreront divers prétendants parmi lesquels ils devront faire un choix. L’animateur pourra interagir avec des spectateurs en chair et en os, ce qui promet une ambiance survoltée. «Ce sera comme les émissions à l’américaine», décrit-il.

Au-delà d’être un bon divertissement, de vrais couples se sont formés à Occupation Hood. «Ils ne veulent pas tous que j’en parle publiquement, mais ça marche, ça marche!» assure Tai.

Le jeune homme ne cache pas sa nervosité à quelques jours de l’événement. «C’est quand même ma première fois sur scène, je suis un peu stressé! Je ne veux pas paraître tout croche», dit-il en riant.

Selon lui, animer un spectacle à JPR à l’âge de 19 ans démontre que «tout est possible». Dans une vidéo en ligne, il révèle qu’une éducatrice a déjà dit à sa mère qu’il n’irait pas loin dans la vie. «Ma mère m’a dit qu’elle a pleuré en entendant ça.»

Ces paroles désobligeantes ont encouragé le jeune homme qui poursuit ses études à mettre les bouchées doubles. «Mon réflexe a été de me dire : je ne sais pas si ce sera en humour ou dans un autre domaine, mais je réussirai dans tous les cas parce que j’ai de la volonté. Je suis motivé dans tout ce que je fais.»


Occupation Hood

Le 24 juillet à l’Olympia dans le cadre du festival Juste pour rire

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