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Julien Lacroix prend la parole, les réactions sont virulentes

Julien Lacroix lors de son entrevue avec «Le Devoir» Photo: Capture d'écran

Après avoir été publiquement dénoncé pour agressions et inconduites sexuelles en juillet 2020, Julien Lacroix s’est exprimé dans une longue entrevue au Devoir. Alors qu’il annonce vouloir revenir sur le devant de la scène, les réactions affluent.

Rappelons qu’il y a un an et demi, neuf femmes avaient confié au journal avoir été victimes de relations sexuelles non consentantes, de baisers non sollicités et de commentaires déplacés de la part de l’humoriste.

«Je me sens prêt, je sens que mon entourage est prêt, je sens que j’ai fait les bonnes choses auprès des bonnes personnes. Je me suis fait challengé, j’ai réfléchi», dit aujourd’hui, face à la caméra, Julien Lacroix à la journaliste du Devoir Améli Pineda. Dès le début de l’entrevue de trois quarts d’heure, le ton est donné. Il évoque en effet très rapidement la naissance de son petit garçon et le pathos restera de mise jusqu’à la fin. Il parlera, entre autres, de sa dépendance à l’alcool et aux drogues.

«On doit nommer les choses et trouver des ressources», ajoute-t-il, espérant ouvrir le dialogue sur la toxicomanie. Julien Lacroix affirme par ailleurs qu’un «déclic se fait dans la tête des gars en ce moment» et que cette «prise de conscience est vraiment inspirante».

Mais «la base ne serait-elle pas de reconnaître les comportements inappropriés?», demande Améli Pineda. Même si la journaliste essaie à plusieurs reprises de le pousser dans ses retranchements, en abordant sa responsabilité et la notion de consentement notamment, il semble difficile pour Julien Lacroix de ne pas ramener les choses à lui. «En thérapie, on parle beaucoup au je», justifie-t-il. «J’ai agi comme un osti d’imbécile mille et une fois», finira-t-il tout de même par avouer.

Des propos mal accueillis

Dans un autre article du Devoir publié parallèlement à la vidéo, l’une des victimes présumées de Julien Lacroix, Kamélia Chartrand, ne mâche pas ses mots. «Ce que j’ai vécu il y a dix ans, j’en suis encore marquée au fer rouge […]. Pourquoi 45 minutes? Ça donne l’impression qu’il vaut plus que moi, que c’est quelqu’un qui n’est pas dangereux, qu’il a tout perdu et moi je suis juste la nobody à qui c’est arrivé.»

Une autre femme, Gabrielle Prince-Guérard, aurait voulu qu’il nomme concrètement ses actes. «La terminologie, “faire de la marde”, “foirer”, je trouve que ça diminue ce qu’on a vécu. Moi, dans ma tête, “foirer”, c’est ne pas étudier avant son examen de mathématiques et avoir une mauvaise note, et je trouve que ça montre à quel point il ne s’est pas responsabilisé.»

Elle sonne également l’alarme à propos de la dissonance des propos de Julien Lacroix qui, de fait, «“légitimise” ses actions». Elle fait ainsi référence au passage où il indique «qu’on peut vivre la même relation sexuelle et avoir deux versions différentes et que les deux aient raison».

«Je ne comprends pas trop le pourquoi de lui redonner une tribune pour aller reconquérir ses fans. Pour que lui se sente mieux?», souligne encore une troisième femme, qui souhaite préserver son anonymat, toujours dans Le Devoir.

Sur les réseaux sociaux aussi, les critiques pleuvent. Personnalités et anonymes n’hésitent pas à égratigner les déclarations de Julien Lacroix, tout comme le choix éditorial du quotidien.

Capture d’écran d’une story Instagram de Camille Giroux (@mamantranquilo)

Julien Lacroix prépare son retour

Enfin, s’il n’en a pas encore donné les détails, Julien Lacroix prépare bel et bien son retour artistique. «De la façon la plus respectueuse possible», précise-t-il tout en promettant qu’il n’y aura pas de campagne de promotion de grande ampleur.

«Je suis tanné d’avoir honte et de marcher la tête baissée. Je suis fier du processus que j’ai fait. J’ai envie de continuer ma démarche, poursuit-il dans la vidéo. Je n’ai pas toujours bien agi, mais je me suis pris en main et je fais le maximum pour devenir une plus belle personne.»

«Lui, il se sent prêt, il décide qu’il est prêt et il dit au Québec “soyez prêt, je reviens”. Ça se peut que oui [le Québec soit prêt], mais ça se peut que non», répond au Devoir une autre de ses accusatrices, son ex-conjointe Geneviève Morin.

Lauriane Palardy, qui a dénoncé Julien Lacroix en 2020, aurait souhaité plus de considération de la part de l’humoriste. «Ça aurait été la moindre des choses de nous communiquer qu’il comptait offrir une entrevue dans les médias, nous demander si on était à l’aise, peut-être qu’on aurait dit que non, mais je pense que c’est ça, aussi, le dialogue.»

Quant aux excuses envers celles qui l’ont dénoncé l’année dernière, Julien Lacroix le maintient: il tient à faire «ces démarches-là en privé».

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