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Le Montréalais Zach Zoya est-il le prochain Drake?

Le chanteur Zach Zoya dans son studio d'enregistrement. / Josie Desmarais/Métro Photo: Josie Desmarais

L’auteur-compositeur-interprète Zach Zoya marie aussi habilement le chant et le rap dans ses chansons qu’il mélange le français et l’anglais lorsqu’il s’exprime. Si le Montréalais a été élevé dans la langue de Molière, c’est celle de Shakespeare qui l’inspire dans sa création depuis son adolescence. L’artiste de 24 ans s’impose de plus en plus sur la scène musicale du Québec, mais c’est la planète qu’il a dans la mire.

Celui qu’on a souvent comparé à Drake et qualifié d’«espoir» du hip-hop anglo au Québec n’a pas chômé pendant la pandémie alors que le milieu artistique était en pause. Encore moins depuis la reprise des activités. Récemment, il a même assuré la première partie de Charlotte Cardin, celle qui a triomphé au dernier gala des prix Juno en égalisant un record détenu par Céline Dion.

Au courant des deux dernières années de crise sanitaire, Zach Zoya a travaillé avec un cercle restreint d’amis artistes pour composer une grande partie de son deuxième EP, No Love Is Ever Wasted. Avec ce nouvel opus encore plus abouti que le premier, le rappeur et chanteur réaffirme son talent et sa polyvalence.

Rencontré dans un studio de l’ouest de l’île de Montréal, Zach Zoya explique qu’il préfère maintenant créer dans le confort d’un appartement avec les mêmes proches collaborateurs. «Je vais chez mes amis et on fait de la musique wherever we’re at. […] Ça fait que j’ai plus de liberté créative», mentionne-t-il.

Nouveau processus créatif

S’il avait plutôt l’habitude d’arriver au studio avec des textes déjà en main, c’est avec l’arrivée de la pandémie que l’artiste a changé de processus créatif. Maintenant, Zach Zoya choisit d’écrire les paroles de ses chansons au fur et à mesure que ses trois acolytes (Soran, Miko et yukidreamsagain) composent les arrangements instrumentaux lors de rencontres souvent spontanées.

Cette nouvelle manière de faire lui a d’abord été imposée par la crise sanitaire et les restrictions que celle-ci a engendrées. «On était un peu forcés de rester avec les mêmes gens, se rappelle-t-il. […] Ça a vraiment solidifié notre crew et, to this day [à ce jour], c’est avec ces gens-là que je fais de la musique.»

Bien qu’il ait travaillé extrêmement fort pendant ce temps d’arrêt planétaire, Zach Zoya souligne qu’il en a toujours tiré du plaisir. «Il n’y avait pas de pression parce qu’on savait qu’il n’y aurait pas de show avant deux ans. On faisait de la musique pour le fun, sans vraiment de but précis ou sans vraiment penser à un album. Et ça a donné un projet», se réjouit-il.

No Love Is Ever Wasted

Ce projet qui est né en majorité pendant la pandémie, c’est No Love Is Ever Wasted, le deuxième EP de Zach Zoya, sorti le mois dernier. 

«C’est une ode à la passion. C’est de ne pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses. L’amour n’est jamais perdu. Et pas seulement l’amour dans une relation romantique, mais l’amour pour une nouvelle passion, un hobby, ta job, ta carrière…», affirme-t-il. 

L’artiste cite comme exemple son passé dans le domaine de la restauration: «Des fois, tu as l’impression que tu perds ton temps parce que c’est juste ta day job [emploi de jour]. Tu aimerais utiliser ce temps-là pour faire quelque chose d’autre, mais il y a des notions de discipline et de persévérance que j’ai apprises qui me sont utiles dans la musique maintenant», explique-t-il. 

De cet opus qu’il décrit comme «très mélodique», Zach Zoya mentionne que sa chanson préférée est All Alone In The Universe puisque c’en est une très personnelle. 

Le chanteur Zach Zoya dans son studio d’enregistrement. / Josie Desmarais/Métro

Ambitions internationales

Celui qui est né à Rouyn-Noranda d’une mère québécoise et d’un père africain a été élevé en français. Pourtant, Zach Zoya n’a jamais composé dans sa langue maternelle. À l’âge de 16 ans, il écrit sa toute première chanson en anglais. 

L’artiste justifie cette décision en disant être moins doué dans la langue de Molière, mais explique aussi qu’elle est motivée par son ambition de percer à l’international. «Une des grosses raisons pour lesquelles je veux faire de la musique, c’est pour voyager et pour voir le monde. J’aurais trouvé ça dommage d’être limité à la francophonie», dit-il.

Quand t’es un artiste anglophone émergent au Québec, tu te retrouves à ne pas compétitionner avec les autres artistes émergents de la scène québécoise [anglophones ou francophones], mais contre les Américains et les acts internationaux. […] Moi, même si je suis un artiste émergent anglo, ma compétition va être Drake, The Weeknd, Justin Bieber, à cause des quotas.

Zach Zoya

D’ailleurs, la réception aux États-Unis est déjà excellente. Mais le meilleur est à venir pour Zach Zoya, qui commence à peine à faire des concerts depuis le retour à la vie normale. 

Après un spectacle à l’édition spéciale d’Osheaga l’automne dernier, il se produira de nouveau à ce même festival montréalais cet été, le dimanche 31 juillet. «C’est toujours cool quand la scène locale te embrace comme ça et te show du love», se réjouit-il.

Comme objectif à long terme, le rappeur vise même le continent africain. «On n’y pense pas souvent quand on pense à des shows, mais c’est immense et il y a un immense marché dans la francophonie et en anglais», explique-t-il. 

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