Soutenez

«Farador»: une ode à la geekitude!

Le plaisir de la fantasy made in Québec. Photo: Gracieuseté, Stéphane Bourgeois

Oyez, oyez, braves gens: l’adaptation au grand écran du court métrage culte La bataille de Farador sort enfin en salle! Réalisée par Édouard A. Tremblay, cette ode aux geeks et aux adeptes de jeux de rôle risque de faire naître un sentiment de nostalgie chez les personnes qui ont passé des soirs, voire des nuits, à jouer à Donjons et Dragons.   

Considéré comme un maître de donjon hors pair, Charles fuit son quotidien et permet à ses deux colocs et amis de faire de même, en donnant vie au monde de Farador. Cependant, cette quête qui a commencé 18 ans plus tôt est mise en péril avec le retour inattendu de Kim, la sœur de Charles. 

Le Geekois craque les codes de la culture geek québécoise pour vous: bandes dessinées, littérature de l’imaginaire, cinéma de genre, jeux vidéo, jeux de société. C’est par ici.

«Quand j’étais jeune, ma chambre était complètement médiévale. Elle ressemblait à la maison des gars dans le film, soutient Catherine Brunet, qui incarne Kim. Je suis même allée en Nouvelle-Zélande pour voir les lieux de tournage du Seigneur des anneaux!» 

Éric K. Boulianne, qui tient le rôle principal en plus d’avoir coscénarisé Farador avec Édouard A. Tremblay, Daniel Boulanger et Marc-Antoine Rioux, indique en rigolant avoir lui-même joué à Donjons et Dragons lors de son adolescence: «J’ai approché Charles comme si c’était moi, mais il y a longtemps, dans une phase plus naïve de ma vie où j’étais un peu plus geek.»  

De retour de Belgique, Kim (Catherine Brunet) mène elle aussi une quête, mais identitaire.
Photo: Gracieuseté, Stéphane Bourgeois

Longue épopée 

Fan dès la première heure du court métrage, Catherine Brunet tenait absolument à jouer dans le long métrage. 

«Le court métrage est un culte de mon adolescence. On connaissait les répliques par cœur. Quand j’ai su qu’il faisait le long métrage, j’ai dit à mon agence qu’il fallait absolument que je joue dans ce film, sinon je mourrais», raconte-t-elle en riant. 

Produit en 2006, La bataille de Farador a fait rapidement le tour des festivals, où il a gagné des prix du public, se remémore Édouard A. Tremblay. «Pas longtemps après, j’ai été approché par des producteurs et on a commencé à développer le projet.»  

Quinze ans de développement ont été nécessaires pour que le long métrage voie le jour. Éric K. Boulianne – qui a également coscénarisé Viking et Le plongeur – et Marc-Antoine Rioux sont arrivés plus tard dans le processus. 

Leur contribution a permis de complexifier les personnages de Charles et de sa sœur, croit le comédien. «Ça faisait longtemps qu’Édouard et Daniel travaillaient là-dessus, mais je pense qu’ils avaient besoin d’un regard nouveau», explique-t-il. 

Charles (Éric K. Boulianne), le maître de donjon dans Farador.
Photo: Gracieuseté, Stéphane Bourgeois

Éric K. Boulianne admet qu’il ne connaissait pas vraiment le court métrage avant d’embarquer dans le projet. Ce n’est que lorsque le financement du long métrage a été accordé que le comédien-scénariste a réalisé l’ampleur du phénomène autour de La bataille de Farador

La trame du court métrage se retrouve dans une scène centrale du film, qui raconte ce qui se passe avant et après l’œuvre originale.  

«C’est un prequel et un sequel!», ironise Éric.  

Des effets spéciaux plein les yeux 

À l’instar de l’émission Phylactère Cola à laquelle Édouard A. Tremblay collaborait, les effets spéciaux sont l’une des forces de Farador. Maquillage de plateau, effets numériques et même stop-motion sont au rendez-vous pour en mettre plein les mirettes.  

La technique d’image par image est exploitée à la fin du long métrage pour animer un monstre terrifiant: un draquin! 

«C’est un hommage à Ray Harryhausen [NDLR: le concepteur d’effets spéciaux derrière Clash of the Titans, entre autres], qui faisait des films de stop-motion. Mes influences de jeunesse, ce sont des films comme Willow et Le retour du Jedi, où les monstres géants étaient également faits avec cette technique.» 

Un choix logique selon le réalisateur, puisqu’il n’avait pas les moyens de se payer de la 3D de qualité et que l’aspect comique de son film lui permettait d’opter pour ce genre d’effets «traditionnels».  

Le réalisateur Édouard A. Tremblay a pu tourner certaines scènes de son film en Normandie.

Geeks extrêmes 

Avant l’univers des jeux de rôle, c’est un film sur l’amitié que souhaitait faire Édouard A. Tremblay. Une amitié mise à mal par l’arrivée de Kim, qui vient chambouler le monde de Farador. 

Cette intruse est tout particulièrement perçue comme une menace par Guillaume (Lucien Ratio), qui, derrière son comportement colérique et revanchard, cache une grande vulnérabilité et une peur profonde de se retrouver seul. 

«Ce qui est extraordinaire, c’est qu’on réussit quand même à le rendre attachant. On comprend que son comportement vient de la peur», soutient Catherine Brunet. 

Ce personnage et celui de Louis (Benoit Drouin-Germain) sont très caricaturaux, mais Édouard A. Tremblay soutient que l’objectif n’est pas de se moquer des geeks. 

«J’ai un très grand amour pour les jeux de rôle et l’univers geek, affirme le réalisateur. Je ne voulais pas faire du geek bashing, ce n’est pas mon propos. Je veux vraiment que les gens s’identifient aux personnages.» 

«Les gars veulent rester dans leur monde fantaisiste, parce que c’est plus le fun et dans un sens, ils ont raison, renchérit Catherine Brunet. Ce qui est beau avec le personnage de Charles, c’est qu’il réalise qu’il peut garder cette passion du fantastique, du médiéval, mais en faire son métier. Je trouve ça full inspirant.» 

Ainsi, même si on passe à l’âge adulte, il est possible d’exploiter ses rêves et ses passions.   

Farador sera présenté en salle à partir du 21 avril. 

Une infolettre l’fun? Abonnez-vous à celle du Week-end pour voir!

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.