Robot Chicken arrive au Québec
L’acteur, producteur et scénariste Seth Green lance finalement au Québec – et en français – Robot Chicken, son émission en stop motion qui parodie la culture pop.
On le voit peut-être moins souvent à l’écran depuis quelques années, mais n’allez pas croire pour autant que Seth Green ait abandonné la production, l’interprétation ou même la scénarisation. En fait, celui dont plusieurs se souviendront avec affection pour ses rôles de romantique loup-garou (Buffy the Vampire Slayer), d’ado timide et un peu gauche (Family Guy) et de fils du Docteur Evil (Austin Powers) concentre ses énergies depuis plusieurs années sur Robot Chicken, une série d’humour subversif en stop motion qu’il a créée avec Matthew Senreich en 1999.
Diffusée depuis 2005 sur Adult Swim, chaîne sœur du Cartoon Network aux États-Unis, cette satire moult fois primée passe à la moulinette la culture populaire sous toutes ses formes, avec des sketches corrosifs et tordants qui parodient entre autres le cinéma, la télé, les jeux vidéo, la musique et le star-système. Au fil des six premières saisons osées et parfois douteuses de l’émission, personne n’est épargné : Star Wars, Sailor Moon, Michael Jackson, The Real World, Transformers… Jouets et figurines de tout acabit descendent de leur piédestal dans l’univers déroutant de Robot Chicken, auquel des acteurs aussi variés que Macaulay Culkin, Mila Kunis et Seth MacFarlane prêtent leur voix. Alors que Télétoon la nuit vient d’annoncer aujourd’hui l’ajout de l’émission à sa grille d’automne, nous avons discuté avec Green de sa série culte.
Vous avez ouvertement abordé la réticence de certains acteurs (dont Harrison Ford) à se prêter au jeu de l’autodérision dans Robot Chicken. Les choses ont-elles changé depuis que l’émission fait tout un tabac?
Absolument. Avec les acteurs, c’est surtout une question de familiarité. Si vous vous rappelez la première saison d’Entourage, les seuls gens qui apparaissaient étaient les amis et autres connaissances de Mark Wahlberg. Dans la deuxième saison, il est devenu avantageux de jouer une version exagérée de soi-même dans le Hollywood trafiqué d’Entourage. Rendu à la troisième saison, les gens demandaient d’y participer tellement l’émission était populaire et cool. C’est un peu la même chose qui s’est produite avec nous.
Compte tenu du travail minutieux requis pour donner vie à un projet de stop motion, j’imagine que la production d’une saison de l’émission (20 épisodes de 12 minutes) vous occupe plusieurs mois durant?
Onze mois, en fait! C’est énormément de travail. L’émission se construit une seconde à la fois. Une fois que chaque saison est bouclée, il n’y a rien qui m’allume plus que de quitter le pays pour faire le vide! (rires) Mais j’adore ça, c’est pourquoi nous continuons à le faire. Nous faisons notre possible pour nous dépasser tout en restant fidèles à l’esprit de l’émission.
Avec votre humour décalé et un peu trash, vous n’êtes clairement pas frileux à l’idée d’aborder certaines thématiques plus taboues. Mais vous imposez-vous des limites?
Nous sommes toujours à la recherche des blagues les plus drôles, et je ne crois pas que nous souhaitons être particulièrement méchants ou blessants. Lorsque nous atteignons nos propres limites, nous le reconnaissons d’emblée. Nous avons même un système de vote très démocratique à l’interne pour déterminer ce qui est retenu et ce qui est mis de côté.
Vous planchez présentement sur la septième saison. Y a-t-il des événements survenus récemment dans le milieu culturel qui vous inspirent?
Nous avons tendance à nous en tenir aux choses qui ont une certaine portée. Nous aborderons Man of Steel et Iron Man, mais nous éviterons la politique, sauf pour dire que la politique est un milieu ridicule et corrompu! On évite les potins des tabloïds, parce que ces blagues auront perdu de leur pertinence à la mise en ondes. Nous n’avons pas la même dextérité qu’une émission comme South Park, qui peut en six petits jours réagir à une histoire en développement et profiter de l’intérêt du public pour pondre un commentaire social. Notre émission doit demeurer intemporelle!
Robot Chicken (v. f.)
Sur les ondes de TÉLÉTOON (la nuit)
À compter du 5 septembre