Shlohmo + RL Grime + Ryan Hemsworth + Nick Melons @ SAT
Vendredi 1er août
Shlohmo + RL Grime + Ryan Hemsworth + Nick Melons @ SAT
Ça parle beaucoup de morts et de guerre ces temps-ci dans les journaux. Ça fesse sur le moral. Il faut évidemment en parler, mais ça ne met pas de bonne humeur. Ça met plutôt en tabarnak et ça donne le goût de crier fort. Le soir, après avoir écouté les nouvelles, t’as pas vraiment le goût de faire l’amour à ta femme ou à ton homme. T’es plutôt en criss et t’as le goût de boire un petit scotch pour te calmer. Aujourd’hui, j’ai un remède pour toi. On va jaser de musique. Plus précisément de «tounes pour fourrer».
J’ai plein d’amis qui aiment mettre de la musique quand ils font l’amour. Personnellement, je préfère le silence. C’est sûrement dû à mes erreurs de jeunesse, du temps où je laissais Winamp sur Shuffle et qu’une grosse toune techno trance débarquait pour casser la vibe. Les rires détendaient l’atmosphère, mais il fallait quand même que je me lève pour aller changer de morceau de manière plus ou moins glorieuse. J’ai un souvenir très clair de mes amis qui me disaient que la musique de D’Angelo était parfaite comme trame sonore pour couple au lit. Du R’n’B conçu pour faire des enfants. Un peu comme les grandes ballades de R. Kelly. Ces gars-là composent leurs chansons afin de pouvoir s’accoupler ou pour faire en sorte que d’autres s’accouplent. Quel bon concept.
Vingt ans plus tard, des gars comme Ryan Hemsworth et Shlohmo ont décidé d’aller revisiter les classiques R’n’B des années 1990. Le résultat est plus sombre et glauque, mais ô combien parfait pour frencher dans un bar à 2h du matin. Le métissage entre l’électro expérimentale et le hip-hop soul de cette nouvelle génération de beatmaker a créé une toute nouvelle base de musique pour fourrer. Un accouplement plus animal et langoureux. De la musique qui force l’humain à prendre son temps. De la musique qui te fait découvrir des parties du corps de ta ou de ton partenaire que tu ne connaissais même pas.
Ne pensez pas que ça va forniquer dans tous les coins à la SAT vendredi soir, mais, dans le cadre d’un after Osheaga, la foule risque d’être planante et vaporeuse à souhait. Ça donne toujours une drôle d’ambiance quand ton public vient de passer la journée au grand air à écouter des dizaines de groupes et à boire de la bière… beaucoup de bière. Le mélange de fatigue, de soûlerie, de jambes mortes et d’adrénaline est propice à de bonnes histoires, et parfait pour ce genre d’atmosphère musicale. Parce que c’est ça qu’on veut au fond, des moments magiques dont on se souviendra toute notre vie. Faites le test vendredi soir.
1201, boulevard Saint-Laurent