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Matthieu Gauvin: collectionner l'art

Certains collectionnent les voitures, d’autres les disques. Matthieu Gauvin, lui, craque pour l’art. Entretien. Depuis les années 1990 «de manière plus relax», et depuis 2004 «plus assidûment», Matthieu Gauvin, âgé de 38 ans, collectionne.

«J’étais moi-même artiste, sans avoir de projet de carrière à ce niveau-là. J’ai toujours dessiné, et la plupart de mes amis sont peintres», explique cet autodidacte qui a notamment passé 10 ans à gérer le personnel au Musée des beaux-arts. Curieux de découvrir l’univers des galeristes et des collectionneurs, il s’est un jour mis à lire. Beaucoup. Au fil de ses lectures, il a eu envie de s’ouvrir une galerie, chose qu’il a faite avec La Société des Arts sur papier, qui a existé de 2004 à 2006, puis il a occupé le poste de directeur de l’Association des galeries d’art contemporain.

La collection de Matthieu, composée essentiellement d’œuvres sur papier, d’un peu de photo et de peinture, vous intrigue? Il l’expose. Du 14 avril 2012 au 27 mai, dans le cadre de Collectionner. Au cours de cet événement, qui a commencé cette semaine et qui se tient jusqu’au 17 juin, neuf collectionneurs dévoilent une bonne partie de leurs acquisitions.

Pour l’occasion, il présentera 43 œuvres, ainsi que certains de ses dessins «pour faire un lien entre mes débuts d’artiste et mon présent de collectionneur», dit-il. Un périple qu’il a d’ailleurs commencé en acquérant un Richard Lanctot. «J’avais déjà des œuvres qui appartenaient à mes amis et d’autres que j’avais échangées contre les miennes, mais c’était ma première acquisition qui supposait un investissement. J’avais payé ça quand même assez cher pour l’époque, à tempérament, échelonné. Ç’a été un peu le déclencheur.»

Aujourd’hui, le jeune homme possède plus de 60 œuvres. Là-dessus, il en expose une quarantaine dans des galeries. Les autres, on peut les retrouver sur ses murs à lui, ou dans un des petits entrepôts attenants à son appartement. «Je dois faire attention où je les expose pour les protéger de la lumière naturelle. Elles sont toutes encadrées avec une qualité muséale. Il faut faire attention, les assurer… Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas au départ!»

Selon lui, pour cultiver sa passion, il faut trois choses : «être patient, savoir aimer ce que l’on possède et savoir renoncer». «Souvent, une collection c’est le reflet de ce qu’on a pu s’offrir financièrement. Moi, si j’avais les moyens, j’aurais probablement le double d’œuvres. Il faut donc savoir renoncer et attendre», dit-il. Est-ce une passion qu’il recommanderait à d’autres? «Oui! C’est enrichissant à tous les égards!»

S’intéressant à la scène locale, Matthieu Gauvin confie qu’il se procure toujours ses pièces en personne. «Ça m’est arrivé une fois d’acheter une œuvre de Paul Bureau en l’ayant vraiment bien regardée toute une soirée sur un site, et le lendemain, elle était sur mon mur! Mais sinon, c’est en live.»
Lorsqu’on lui demande s’il y a une création qu’il est particulièrement fier de détenir, Gauvin répond qu’il les aime toutes également, comme des enfants presque. «J’aime bien les changer de place pour redynamiser l’accrochage. Quand ça fait longtemps que je n’ai pas acheté, ça me manque de ne pas avoir un petit nouveau.»

Collectionner
Jusqu’au 17 juin
Dans 11 salles, dont plusieurs du Réseau Accès Culture

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